S’il est assurément une nouvelle épreuve pour l’économie nationale, ce deuxième confinement sera bien moins coûteux que le premier : l’enquête de la Banque de France auprès de 8 500 chefs d’entreprises pour son point de conjoncture mensuel jette un éclairage précieux sur les évolutions de restriction par rapport au printemps et la manière dont les différents secteurs de l’économie en sont impactés.
En avril, l’activité économique avait connu une chute inédite de 31%. Aujourd’hui, les données recueillies grâce aux réponses des sondés permettent d’estimer que l’impact serait cette fois une diminution de 12% par rapport à la normale, soit près d’un tiers de l’impact du premier confinement.
Pour la Banque de France, l’activité a même été “peu affectée dans la plupart des secteurs” par les nouvelles restrictions. Le bâtiment ou la construction n’enregistreraient notamment aucune diminution de leur activité. L’enquête souligne néanmoins que les secteurs ayant le plus souffert au printemps comme la restauration, l’hôtellerie ou le tourisme, vont eux connaître des niveaux d’activité similaires qu’en avril, c’est à dire extrêmement bas. Avec une diminution de l’activité de 91% pour la restauration, et 83% pour l’hébergement, des fermetures définitives de nombreux établissements sont à attendre.
Le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau a estimé ce lundi que les différences observées étaient dues à 3 points : des règles moins strictes pour le secteur de la construction et l’industrie, un apprentissage sur les process à mettre en place pour les entreprises déjà acquis suite au premier confinement, ainsi que le fonctionnement des services publics qui n’avaient pas continué en avril. Ces chiffres sont donc moins inquiétants que ce que l’on pourrait penser : il reste à voir si ces estimations se révèleront exactes à la fin du confinement, en fonction des dispositions prises par le gouvernement.