14 % : telle est la part des actifs considérés comme des « talents verts » parmi les professionnels inscrits sur LinkedIn en France. Même si elle est en progression (+ 38 % depuis 2018), cette proportion reste évidemment trop faible au regard de l’urgence environnementale et de la transformation en profondeur des modèles d’entreprise qu’elle exige. Ce chiffre signifie que six professionnels sur sept ne disposent pas des compétences dont dépend l’avenir de notre planète.
Le verdissement de l’économie représente un bouleversement majeur, au moins aussi important par sa portée que le phénomène de digitalisation observé depuis les années 2000. Preuve de l’ampleur de la transformation en cours, l’Ademe estime à 800 000 le nombre d’emplois que la transition écologique pourrait créer d’ici 2050. Les entreprises ne s’y trompent pas, puisque 20 % des offres d’emplois sponsorisées sur LinkedIn en France mentionnent des compétences liées aux enjeux environnementaux.
Les compétences vertes, une priorité collective
Dans ce contexte, l’émergence des compétences vertes au sein de la population active est une priorité collective. Cette injonction concerne l’ensemble des secteurs d’activité, sans exception. Certains sont en avance, à l’instar de l’agriculture et de la construction : respectivement 58 % et 22 % des membres de LinkedIn en France qui relèvent de ces secteurs peuvent être considérés comme des « talents verts ». A contrario, la finance est le dernier des vingt secteurs analysés dans un classement établi par nos soins (8,4 %) mais connaît une forte progression (+ 17,7 % entre 2022 et 2023)
Des « talents verts » qui résistent mieux aux chocs économiques
Plusieurs bonnes nouvelles sont à relever. La première est le volontarisme des professionnels, dont l’appétence pour ces métiers est révélée par une forte consommation des contenus dédiés sur LinkedIn Learning. La seconde est la vitesse avec laquelle certaines compétences vertes se développent. Celles liées à l’énergie éolienne ont connu un taux de croissance de plus de 300 % en un an, signe de l’engouement suscité. Enfin, nos analyses suggèrent que les « talents verts » résistent relativement mieux aux chocs économiques que les « talents non verts », avec des taux de recrutement supérieurs en période d’incertitude.
Miser sur une montée en puissance des compétences vertes
Ma conviction est la suivante : il est crucial d’accélérer ce changement des rôles et des métiers pour construire l’économie verte de demain. Il nous faut adopter une approche fondée sur les compétences et sortir du schéma « un diplôme, un CV ». La formation est la clé, en misant de toutes nos forces sur une montée en puissance des compétences vertes à tous les niveaux de l’entreprise. Malgré l’ampleur des défis qui se présentent à nous, il est définitivement possible de concilier développement professionnel et quête de sens. En tant que professionnel, il est possible grâce à l’acquisition de compétences vertes de passer de l’anxiété climatique à l’action concrète.
Les intertitres sont de la rédaction. Cette tribune est à retrouver dans le deuxième numéro de Choiseul Magazine, disponible en kiosque depuis le 25 janvier 2024.