Le président-directeur général de Leygatech, entreprise lauréate du Choiseul Conquérants, fait part de son retour d’expérience alors que l’entreprise apparaît comme un modèle mêlant ancrage territorial et ouverture sur le monde.
1. Comment Leygatech s’engage-t-elle aujourd’hui pour favoriser le développement de sa région et de son département, la Haute-Loire ?
Lorsque Leygatech a eu besoin de créer un deuxième site en 2018 pour asseoir son développement, c’est encore la Haute-Loire qu’elle a choisi. Les 18 millions d’euros investis sont la plus belle confirmation de son attachement au développement de ce bout de territoire.
2. Leygatech s’illustre aussi par son ouverture sur le monde. Comment concilier ancrage territorial et développement à l’international ?
La Haute-Loire est un département encore trop méconnu, qui bénéficie d’un bel emplacement géographique proche des nœuds logistiques rhônalpins. Cela lui permet de garder une belle compétitivité sur toute l’Europe occidentale.
D’ailleurs, ce n’est pas une entreprise qui s’exporte mais un savoir-faire, celui des Hommes, d’un territoire.
3. D’ici à 2040, le plastique sera interdit pour tous les emballages à usage unique. Comment développer des produits responsables et durables ? Quels défis d’innovation cela implique-t-il ?
Leygatech est engagée depuis longtemps dans une démarche d’économie circulaire, et ce bien avant la loi AGEC.
Leygatech épouse parfaitement sa traduction au travers du décret « 3R » qui prône recyclage, réduction et réemploi.
Recyclage, car Leygatech met aujourd’hui sur le marché des films mono-matériaux qui remplacent des solutions multi matériaux et qui sont donc recyclables. C’est depuis 2020 que Leygatech a des solutions pour anticiper les obligations de… 2025.
Réduction, l’écoconception, l’allègement des structures, le remplacement de solutions rigides par des solutions flexibles plus légères, des économies de 20 à 30 % de poids sont parfois possibles si on redéfinit les emballages pour les amener à leur juste utilité.
Réutilisation, nous sommes à l’origine d’une innovation majeure de films soudants sur inox qui permet le réemploi de barquettes inox. Mais attention aux fausses bonnes idées, la consigne a beaucoup de vertu mais dans un certain nombre de cas, sa consommation en eau et son empreinte carbone sont moins favorables qu’une solution de recyclage pure et dure à partir d’emballage à usage unique.
4. La « réindustrialisation » fait partie des objectifs à moyen terme de la France et de l’Europe. Qu’est-ce que ce mot vous évoque ?
Difficile de parler de réindustrialisation si l’on considère aujourd’hui le handicap que nous fait porter l’inflation énergétique en Europe. La France a un des coûts d’électricité parmi les plus chers par rapport aux autres économies industrielles du G20. Pour réindustrialiser, il faut être capable de fournir de l’énergie en quantité et à des prix stables et acceptables. Il faut ensuite donner de la stabilité à l’industrie, donner des cadres législatifs clairs qui échappent à l’avalanche de textes règlementaires ; simplifier les procédures d’installation, et ce dans le plus grand respect de nos écosystèmes.
5. Quels sont les objectifs de Leygatech à horizon 10 ans ?
Leygatech va continuer à promouvoir des solutions d’emballages recyclables qui permettent d’éviter le gaspillage alimentaire.
L’entreprise va désormais aussi aider ses clients à réduire leur empreinte carbone, mais également réduire sa dépendance aux matières premières pétrolifères en développant les matières premières biosourcées et les matières premières recyclées.
Nous allons accentuer notre développement à l’international avec peut être une croissance externe et devenir un des leaders des films de conservation en France.
À propos de Leygatech
Leygatech est une PME de 200 salariés fièrement basée au cœur de la Haute-Loire. Créée en 1994, c’est depuis 2002 que Thierry Bonnefoy et ses associés ont repris les rênes de cette industrie technique qu’est l’extrusion de films plastiques. Spécialiste du film barrière, Leygatech s’adresse en majorité aux acteurs du secteur agroalimentaire, mais également au secteur de la pharmacopée. Avec 45% d’export, Leygatech est tournée vers l’international. Depuis quelques années, l’innovation dans l’économie circulaire et l’un de ses fers de lance. Le plastique a une réelle utilité et Leygatech se bat pour défendre l’idée du Juste Emballage, celui qui apporte une fonctionnalité.
