La Commission européenne a publié l’étude commandée à BlackRock sur le sujet de la finance durable. Le groupe américain rend des conclusions sévères à l’encontre de l’Union européenne indiquant une quasi-absence d’harmonisation des critères ESG parmi les banques.
L’étude sur la finance durable que la Commission européenne publie en cette rentrée avait suscité des débats en novembre dernier, mais apporte aujourd’hui des éclairages nombreux sur la situation du secteur, la structuration des politiques européennes dans ce domaine et l’efficacité concrète des mécanismes mis en oeuvre depuis plus d’une décennie pour accompagner son développement. A la clé : des critiques sévères et des pistes d’action concrètes pour les décideurs européens.
Des conclusions sévères
Selon les résultats de l’étude de BlackRock, « il n’existe actuellement aucune définition commune et granulaire des risques ESG parmi les banques », elles « n’ont pas encore développé une cartographie claire de la manière dont les différents facteurs ESG influencent les types de risques financiers ».
BlackRock’s study for the European Commission dug deep into how banks were responding to #ESG risks and divisions remain between how regulators, financial institutions & civil society view banks' ESG priority setting process #ResponsibleFinance https://t.co/erDfOANqhq pic.twitter.com/RbPJuIKma9
— RFI Foundation (@RFIFoundation) September 8, 2021
BlackRock insiste sur le fait que ces conclusions ont pu être rédigées grâce aux contributions directes et aux travaux de plus de 150 parties prenantes (ONG, banques, superviseurs, universités…). L’objectif : contrer les critiques sur sa politique d’investissement durable et appuyer la visibilité des résultats de son étude. En juillet dernier, le groupe avait déjà annoncé, avec la même finalité, la création d’un poste de responsable de la durabilité pour renforcer sa stratégie ESG.
Des pistes d’améliorations
La principale piste proposée par le premier gestionnaire d’actifs mondial dans cette étude est une réforme de la gouvernance des banques européennes afin d’accroître la responsabilité au niveau de l’exécutif et du conseil d’administration. La seconde, est de réaliser une véritable harmonisation des critères de l’ESG. Ces standards doivent être définis par les autorités européennes notamment en étendant le champ d’application de la taxonomie européenne.
Les ONG jugent elles insuffisantes les pistes permettant d’améliorer la réglementation de l’ESG et considèrent que les propositions faites par BlackRock ont déjà été reprises dans la stratégie de finance durable publiée début juillet par la Commission européenne. Or, à cette époque-là, le rapport du gestionnaire d’actifs n’était pas encore sorti et le débat public va pouvoir désormais ce lancer sur le sujet.