Vers un retour au seuil des 50 millions de touristes étrangers en France cette année ?

Publié le 06 août 2021
Dinan
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Après une année 2020 très difficile marquée par la crise sanitaire et par des restrictions de déplacement massives partout dans le monde, les acteurs du tourisme en France espèrent profiter d’un été positif pour retrouver la barre des 50 millions de touristes en France pour 2021.

Le gouvernement l’affirme par la voix du Secrétaire d’Etat chargé du Tourisme dans un interview au Journal du Dimanche : la barre des 50 millions de touristes étrangers sur le territoire français pour cette année peut être atteinte. Un tel niveau correspondrait à une sérieuse reprise par rapport aux 35 millions de l’année 2020 – il est vrai par de multiples difficultés -, mais placerait le pays loin de son dernier record de 90 millions pour l’année 2019.

A l’origine de cet optimisme tempéré, le retour de nombreux touristes européens de « proximité », issus des pays frontaliers, malgré le maintien d’une situation sanitaire difficile en Europe. Allemands, Néerlandais et Belges sont ainsi particulièrement présents cet été partout en France, malgré un nombre de Britanniques inférieur à la normale en raison des contraintes conservées pendant de longues semaines cet été par le gouvernement Johnson en termes de quarantaine pour les sujets de Sa Majesté de retour de l’Hexagone en Grande-Bretagne. La façade atlantique est particulièrement plébiscitée, avec une Bretagne particulièrement en forme, et les territoires de campagne de l’intérieur du pays ne sont pas en reste, avec des niveaux de réservations de touristes – étrangers comme Français – parfois inédits.

Paris toujours en difficulté

Toujours symbole international d’art de vivre et de romantisme, la capitale est en revanche particulièrement pénalisée par la quasi-absence des touristes asiatiques, et le nombre limité d’Américains. Pour Jean-Baptiste Lemoyne, si « quelques Américains reviennent depuis juin, on ne reverra pas les touristes asiatiques avant 2022. Et Paris souffre encore du manque de tourisme d’affaires ». Motif d’espoir en revanche pour la région francilienne : le Secrétaire d’Etat indique que « le nombre d’événements d’affaires prévus pour la période comprise entre septembre et décembre 2021 se trouve au même niveau que celui réalisé en 2019« , ce qui témoignerait d’un retour en force de ce type d’activités touristiques. A noter toutefois, les surfaces louées seraient nettement plus faibles.

Les acteurs de la Ville Lumière conservent toutefois leur sérénité et se disent convaincus que les touristes asiatiques, qui devraient revenir en nombre en 2022 si la situation sanitaire s’améliore, sauront retrouver la voie de la Tour Eiffel et des Champs-Elysée. La perspective des Jeux Olympiques de 2024 devrait également nourrir le dynamisme et la visibilité de la capitale française, déjà considérable, à travers le monde.

Les choix de vacances des Français très tournés vers l’Hexagone

La résistance du tourisme, connu pour être un moteur pas seulement symbolique de l’économie française, est toutefois aussi largement due aux choix des touristes français cet été. Alors que 94% d’entre eux étaient partis en vacances en France l’an dernier, un chiffre considérable permis par les restrictions de déplacement dans de nombreux pays et le traumatisme des premiers mois de l’épidémie, ils sont encore plus de 80% à avoir fait ce choix cette année. Un niveau bien supérieur à la moyenne des dernières années. Le gouvernement entend également faciliter le retour des Français expatriés pour voir leur famille et redécouvrir leur pays, en accélérant les démarches pour faire reconnaître les vaccinations réalisées à l’étranger et en leur donnant accès au pass sanitaire devenu indispensable pour de nombreuses activités.

Alors que l’économie française connaît une ébauche de rebond significatif, la relative résistance du tourisme face à la quatrième vague de Covid19 devrait permettre au secteur de limiter la casse. Et si le chiffre symbolique des 50 millions de touristes étrangers sur le territoire national en 2021 devait être dépassé, les espoirs pourraient se tourner avec d’autant plus d’enthousiasme vers une année 2022 encore plus positive, et pourquoi pas de « retour à la normale » ?