A l’approche de la dernière étape du déconfinement, l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques vient de publier les chiffres de l’emploi du premier trimestre 2021. Contrairement aux prévisions annoncées, les chiffres de l’emploi bondissent de 0.5 %, soit 88 800 créations nettes d’emplois.
Les perspectives de l’Insee étaient négatives pour ce trimestre, qui s’est conclu avec de nouvelles mesures lourdes pour l’économie afin de freiner la propagation du virus. Malgré la persistance de la crise sanitaire, l’emploi s’est pourtant stabilisé au même niveau qu’au début de 2019. Alors que le secteur privé s’en sort haut la main, le secteur public accuse quant à lui une perte de 2 700 emplois. Le premier trimestre enregistre une donc une hausse de 86 100 emplois (+0.3 %). Néanmoins le secteur privé ne rattrape pas les chiffres de 2019, enregistrant -1.2 % d’emplois.
URGENT – L'emploi salarié a bondi au 1er trimestre 2021: +86.100 emplois (+88.800 dans le privé et -2700 dans le public). Et se situe début 2021 à un niveau comparable à celui de début 2019, soit avec 210.000 emplois en moins en deux ans.#COVID19
— Marc Landré (@marclandre) June 10, 2021
Une première note encourageante pour 2021
Cette annonce est une véritable bouffée d’air frais après le morose -0.1 % du dernier trimestre 2020. L’intérim, véritable indicateur de la santé du monde de l’emploi, reprend de la vigueur avec la création de 2 400 emplois (+0.3 %). Elle se stabilise en dessous du niveau de 2019 (-5 %). Une augmentation qui s’est confirmée dans de nombreux secteurs, dont celui du bâtiment, qui fait figure de bon élève. En effet, le secteur de la construction a participé à la création de 19 800 emplois, dépassant la barre affichée en 2019. Quant au secteur de la santé, il continue d’accroître ses effectifs, avec 55 900 emplois, soit 3.5 points supplémentaires.
Le tertiaire non marchand s’ajoute à ces secteurs qui ont dépassé le niveau d’avant crise. Il est concerné par l’augmentation de 0.2 % de ses effectifs pendant ce premier trimestre 2021 et dépasse les chiffres de 2019 avec une avance de 1 % d’emplois supplémentaires. Nous assistons aussi à une diminution des travailleurs en activités partielles. Alors qu’ils étaient près de 9 millions au cœur de la crise, nous en comptons moins de 2.3 millions aujourd’hui.
Le gouvernement espère la création de 100 000 emplois d’ici la fin 2021 et 300 000 d’ici 2022 grâce aux mesures du plan de relance. A noter que le secteur de la restauration, qui n’avait pas repris au premier trimestre, pourrait y contribuer. Les terrasses affichent complet et la restauration en intérieur rouvre : des signaux positifs qui laissent espérer un regain de l’emploi. Malgré ces prévisions revues à la hausse, les experts craignent encore que l’arrêt de la perfusion économique entraîne 100 000 liquidations avant janvier 2022. Gardons en tête que cette embellie n’est peut être que l’œil du cyclone : les prochains mois nous instruiront rapidement sur la situation.