Alors que le projet de nouvelle chaîne d’assemblage du géant français de l’aéronautique avait été suspendu pendant un an, les voyants semblent de nouveau au vert pour le relancer.
La crise sanitaire arrivant probablement à sa fin grâce à l’accélération de la vaccination, les espoirs de reprise économique se font de plus en plus concrets, notamment pour les secteurs les plus touchés par la crise. Commerces non essentiels, restauration, tourisme, les activités reprennent en France mais également en Europe et dans d’autres pays du monde ayant déjà bien entamé leur campagne de vaccination à l’approche de l’été. Une situation suffisamment intéressante pour relancer l’activité dans le secteur aéronautique.
Une nouvelle chaîne d’assemblage pour matérialiser la relance
En remettant sur les rails le projet de chaîne d’assemblage de monocouloirs, qui sera installée en lieu et place de celle de l’A380, dont la production a été arrêtée en septembre 2020, l’avion ne rentrant pas dans la nouvelle ligne de réduction de l’empreinte carbone fixée par l’entreprise, Airbus met au concret le retour de son activité. L’A320 et l’A321 sont les avions les plus vendus par l’avionneur, et le fait de mettre en place de nouvelles installations, avec en plus du matériel de pointe, pour que l’assemblage puisse être fait en intégralité sur le sol français, est un marqueur indéniable du retour en santé de l’entreprise.
Cette nouvelle final assembly line (FAL) accueillera également le future A321XLR, avion à long rayon d’action pour lequel plus de 350 commandes ont déjà été réalisées. Ce nouvel aéronef capable de faire des vols longs courrier de 8700 kilomètres devrait notamment servir de moteur à la création de compagnies aériennes transatlantiques low-cost. Pour les Toulousains, le lancement de cette “FAL” est aussi un soulagement, car Airbus est non seulement une fierté pour la ville et la région, mais aussi une source importante d’activité et d’emploi.
Le marché de l’aviation, indicateur de la situation économique
En avril 2020, l’entreprise avait dû réduire sa production de 40%. Alors que tous les avions de lignes étaient cloués au sol du fait de la fermeture des frontières et de la crise, le nombre de ventes diminuait en effet drastiquement. Aujourd’hui, la reprise progressive de l’activité confirme la tendance à la reprise économique. Les clients reviennent car la fréquence des vols va de nouveau augmenter, signe que le tourisme, mais aussi l’activité professionnelle à l’internationale repartent à la hausse. Comparée à la même période l’an dernier, l’activité d’Airbus a ainsi augmenté de 25% et l’entreprise a pu livrer 170 appareils ; 87 autres ont déjà été commandés.
Comme pour le reste de l’économie, la reprise sera toutefois assez douce pour le secteur de l’aéronautique. Airbus prévoit d’augmenter sa production de 40 à 45 avions par mois d’ici la fin de l’année, mais son PDG, Guillaume Faury, n’envisage pas de retour au rythme d’avant crise, soit 60 avions par mois, avant la période 2023-2025. Une relance en bonne voie donc, mais qui va nécessiter une grande patience, de la même manière que pour l’économie globale, avant d’effacer les traces de la crise.