Vendredi 23 avril, Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué chargé des Transports, a désigné les 17 lauréats de l’appel à projets des “ponts connectés” dans le cadre du plan France Relance.
Alors qu’il était en déplacement au Viaduc de Millau, Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué chargé des Transports, a dévoilé vendredi les 17 lauréats de l’appel à projets « ponts connectés ». Initiée dans le cadre du plan France Relance, cette sollicitation a pour objectif de trouver des solutions numériques innovantes pour surveiller l’état des ponts français. Comme nœuds sensibles du réseau routier national, leur suivi est essentiel afin d’éviter tout risque d’accident ou de fermeture préventive pouvant bouleverser la desserte d’un territoire. Cette question de sécurité publique importante, nous a tristement été rappelée ces dernières années avec les effondrements à Mirepoix-sur-Tarn le 18 novembre 2019 ou encore à Gênes le 14 août 2018. Le parquet italien a d’ailleurs confirmé jeudi dernier que c’est l’absence d’entretien de celui-ci a causé son effondrement donnant la mort à 43 personnes.
L’émergence d’innovations high-tech pour prévenir ces dangers est donc urgente. L’Etat a ainsi lancé un appel à projets afin d’encourager le développement de nouveaux outils pour renforcer la surveillance et la maintenance des ponts. Les innovations sont multiples, et s’incarnent par l’instrumentation, la télécommunication, le traitement de données ou encore l’intelligence artificielle pour soutenir les inspections visuelles. Parmi les 39 candidatures reçues, 17 lauréats ont été retenus. Parmi eux, le projet porté Freyssinet (groupe Vinci), visant à détecter le dépassement de la charge maximale autorisée grâce à l’aide de sondes placées dans la chaussée et permettant un pesage en temps réel. Nous retenons également l’aide au diagnostic et à la surveillance des ouvrages via l’imagerie satellitaire proposée par la société d’ingénierie Sites ou encore l’auscultation des ponts par Bouygues pour identifier les potentielles pathologies du béton grâce à des ondes.
En France, près d’un pont sur dix est en mauvais état
Le vieillissement, l’inadéquation aux poids lourds et le manque d’entretien sont des causes aggravantes du risque d’effondrement. Une mission sénatoriale en 2019 présume qu’en France près d’un pont sur dix est en mauvais état structurel.
#FranceRelance | Ce matin au Viaduc de Millau, @Djebbari_JB a annoncé avec le @CeremaCom les 17 lauréats de l’appel à projets « Ponts connectés ».
Objectif : développer de nouveaux outils afin de renforcer la surveillance et la maintenance des ponts. ⤵️https://t.co/qx3g4Lnybw pic.twitter.com/8YdmP1q16t
— Ministère de l’Écologie (@Ecologie_Gouv) April 23, 2021
Aussi, aucun recensement national des ponts n’a été effectué, on estime qu’il y en a entre 200 000 et 250 000 sur le territoire. Parmi ces derniers, 24.000 ponts appartiennent à l’Etat qui les répertorie et les suit. Les autres relèvent des départements (9% des ponts) et des communes (18 à 20% des ponts) qui n’ont pas nécessairement les moyens pour financer des audits techniques ou des réparations.
Le plan France Relance prévoit donc un investissement majeur, à hauteur de 40 millions d’euros, afin d’établir un « carnet de santé » des ponts détenus par les communes françaises. Ce programme va permettre de recenser et d’évaluer les ouvrages d’arts gratuitement pour les communes éligibles et volontaires. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 30 avril et l’opération devrait démarrer à l’automne.