La marinière française est loin du déclin, et porte même l’entreprise Armor Lux vers les sommets du savoir-faire. Entre démarches RSE, stratégies d’e-Commerce et développement, ce symbole de la mode française pourrait bien relancer l’économie hexagonale du textile.
C’est en 1917 que Coco Chanel lance la mode de la marinière à Deauville. Encore bien différente de ce à quoi elle ressemble aujourd’hui, l’icône du luxe a contribué à façonner l’image internationale du français en marinière, béret sur la tête et baguette de pain en main, avec Brigitte Bardot dans Le Mépris (film de Jean-Luc Godard, 1963). Mais c’est bel et bien Jean-Paul Gaultier qui porte le style de la marinière à son apogée en 1966, avec sa collection « Matelot ».
Une success-story à la bretonne
Créée en 1938, Armor Lux est reprise en 1993 par Jean-Guy Le Floch et Michel Guéguen. Alors que l’entreprise était en souffrance, les deux dirigeants souhaitent insuffler du renouveau, du modernisme et de l’innovation dans les créations et le fonctionnement de l’entreprise, afin de porter le savoir-faire local. Employeur le plus important de la ville de Quimper, il était important pour eux de relancer cette entreprise.
Le tissu de la marinière ne suffit plus à lui seul. L’offre s’est donc diversifiée et l’entreprise se lance dans la fabrication d’autres vêtements, professionnels notamment. Une stratégie gagnante, puisque cette offre est rapidement devenue le tiers du chiffre annuel de l’entreprise, qui atteint 95 millions d’euros. Pour l’avenir, les dirigeants souhaitent désormais faire évoluer leurs gammes, avec la fabrication d’accessoires et décorations à l’image de la marque. « Nous voulons donner à la marque un nouveau visage et la sortir du simple univers textile. Notre volonté est d’élargir le champ de vision du consommateur pour faire d’Armor Lux une marque haut de gamme et qualitative », annonce ainsi Jean-Guy Le Floch.
Excellence du savoir-faire et engagements RSE
Ces dernières années, la consommation et les exigences du consommateur ont radicalement changé. Passés de consommateurs à « consomm’acteurs », les clients portent de plus en plus d’attention à ce qu’ils mangent, mais aussi à ce qu’ils portent. Produits locaux, fabrication éthique, circuits courts et éco-responsabilité, l’industrie dans son ensemble a dû se transformer pour répondre à ces nouvelles exigences. Un virage RSE qu’Armor Lux n’a pas oublié d’emprunter, en choisissant de se munir des certifications pour prouver de la qualité de ses produits : Afaq 26 000, Iso 14 001, labels Gots et Oeko-Tex 100. Ce qui a permis à l’entreprise de devenir le 2ème acheteur de coton équitable en France. Grâce à cette exigence pour la qualité et à son savoir-faire reconnu, Armor Lux a collaboré avec de grandes maisons de mode comme Kickers, Fago, Flip Flap, Cyrillus ou encore Marc Jacobs. Ce qui lui a permis, en outre, d’exporter partout dans le monde.
Pour les dirigeants, l’agilité est un élément crucial pour le développement de l’entreprise. Conscients du virage numérique grandissant, Jean-Guy Le Floch et Michel Guéguen ont su investir dans leur développement logistique, avec l’acquisition de 3 entrepôts modernes en 2000. En démultipliant les canaux de ventes, grâce à un réseau de 80 points de ventes et à la vente en ligne, débutée en 2010, ceux-ci ont permis à Armor Lux de sortir vainqueur de la crise sanitaire, en affichant une hausse des ventes de près de 35% avec le e-Commerce. 2021 s’annonce déjà plus réjouissante avec l’annonce de deux importantes ouvertures de boutiques, l’une basée à Quiberon et l’autre à Versailles, mais aussi l’agrandissement de la boutique parisienne, qui va doubler de surface.
Mais Jean-Guy Le Floch et Michel Guéguen ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin. Outre les annonces de 2021, ils étoffent déjà une stratégie à plus long terme, pour faire encore rayonner la mode française marine pour quelques années. Accélération de la RSE pour davantage de transparence sur la provenance des produits mais aussi investissements majeurs de la numérisation, 1,5 millions d’euros seront accordés pour la modernisation et l’automatisation du système logistique, venant répondre à une ambition de hausse de 20 à 30% du chiffre d’affaires en 2021.