Le 21 février, les autorités israéliennes ont appelé la population “à ne pas se rendre à la plage pour s’y baigner ou y faire du sport jusqu’à nouvel ordre” dans un communiqué conjoint des ministères de l’Environnement, de la Santé et de l’Intérieur. En cause : une marée noire qui a souillé de mazout 40% du littoral du pays.
La marée noire, d’origine indéterminée, est responsable de la pollution de 170km des 190km du littoral israélien. Le goudron s’est déversé des plages de Rosh Hanika, jusqu’à Ashkelon, près de la bande du Gaza. Au sud du Liban, la réserve naturelle côtière de la ville de Tyr a également été touchée. La plage de Tyr, une des dernières plages en sable du Liban, constitue un site de nidification pour des espèces en voie de disparition comme les tortues marines vertes et caouannes.
Un paysage contaminé durablement
Yediot Aharonot a désigné l’événement comme le “pire désastre écologique” du pays et s’est inquiété pour la faune maritime, plus particulièrement les tortues, crabes et étoiles de mer. D’après le Haaretz, la “pire pollution maritime dans le pays” a déjà affecté la vie aquatique. Les groupes environnementaux ont estimé qu’au moins 1 000 tonnes de goudron ont été rejetées sur la côte. Ariela Rosenzweig, vétérinaire de l’hôpital Safari Ramat Gan, a déclaré que “chaque animal souffrait de quelque chose. Tous ont avalé ou ont trempé dans du goudron”.
Depuis, des milliers de bénévoles avec des membres de l’armée israélienne en renfort, se sont engagés à nettoyer les plages dans une opération qui risque de durer des mois, voire des années. Shaul Goldstein, directeur de l’autorité israélienne de la nature et des parcs, a déclaré que la catastrophe a ralenti trois décennies d’efforts dédiés à la protection de la biodiversité. Mardi 23 février, le gouvernement a annoncé allouer des millions de dollars dans le nettoyage des plages et la documentation des conséquences écologiques.
L’agence européenne de sécurité maritime cherche à aider les autorités israéliennes à identifier les responsables de la fuite de mazout. Gila Gamliel, ministre de la protection environnementale, a annoncé que des dix navires suspectés “un ou plusieurs pourraient être responsables”. La Cour de Haïfa a restreint la publication d’informations au sujet de l’investigation afin d’éviter de mettre l’enquête, qui devrait concerner des entreprises situées hors d’Israël, en difficulté. Une procédure habituelle lorsque les investigations concernent à la fois la sécurité nationale et des affaires pénales. The Times Of Israël a affirmé que les organisations européennes “pourraient bientôt” identifier les coupables.