La crise engendrée par la pandémie de Covid-19 a poussé de nombreux Français à épargner, en particulier chez ceux que la crise économique a le moins touché et qui ont vu leurs dépenses de consommation courante réduites par les confinements et couvre-feu successifs. Retour sur ce phénomène et ses conséquences.
Ce n’est pas moins de 200 milliards d’euros que les Français ont mis de côté depuis le début de la pandémie. Cette somme importante est inédite et l’exécutif cherche à profiter de cette manne financière pour financer la relance de l’économie et protéger l’emploi, en pressant les Français à dépenser et investir. En effet, les différentes mesures de restriction sanitaire édictées par le gouvernement ont grandement ralenti la consommation des ménages, et les Français ont mis en moyenne 276 euros de côté chaque mois en 2020, un flux d’épargne qui a presque doublé selon la Banque de France.
Un retour sur investissement du “quoiqu’il en coûte ?”
L’Etat a fait le choix d’une politique de relance budgétaire pour sauver l’économie durant la crise du Covid-19. Martelé à plusieurs reprises par le chef de l’Etat et son gouvernement, les Français ont pu épargner grâce à la situation sanitaire et aux contraintes sanitaires, ainsi qu’au fameux “quoiqu’il en coûte”. En effet, l’Etat a tenté de répartir les coûts liés au ralentissement de l’économie, à deux tiers au niveau des comptes publics et à un tiers pour les entreprises du privé. De ce fait, le pouvoir d’achat des Français a pu être relativement épargné. Si la paupérisation s’est accentuée pour certains, d’autres ont vu au contraire, à défaut de voir leurs revenus croître, leurs dépenses diminuer.
De ce fait, près de 200 milliards d’euros ont pu être mis de côté au cours de cette période exceptionnelle. Si l’exécutif espère se désendetter, il entend surtout que cette manne d’argent soit réinjectée dans l’économie, et notamment dans les comptes des entreprises. Pour cela, les Français doivent consommer ou investir, et l’exécutif le sait, il est impératif de réintroduire un climat de confiance auprès des ménages s’ ils veulent donner tort au dernier indicateur du baromètre du Cercle des épargnants indiquant que près de 32% des Français comptent épargner davantage l’an prochain.
L’économie fonctionne ainsi, et au niveau micro-économique également, la confiance est un pré-requis à la prise de risque, et l’attitude économique des Français ne déroge pas à cette règle. Si les citoyens épargnent autant, c’est également une façon d’exprimer leurs inquiétudes à l’égard de leur emploi, de leurs revenus et l’anticipation d’une période d’austérité marquée par une hausse des impôts, même si une telle mesure est pour l’instant exclue par l’exécutif. Les moyens mis sur la table sont encore en discussion mais quelques pistes existent déjà : restauration de la confiance, incitation à la consommation, orienter l’épargne vers des placements à faible risque. Toutefois, le gouvernement souhaite prendre son temps et Emmanuel Macron pourrait opter pour des mesures plus sociales et indirectes comme un chèque alimentaire à destination des plus fragiles.