Premier foyer épidémique du coronavirus en Europe au printemps, l’Italie doit faire face depuis un mois à une nouvelle vague de la Covid-19, qui aurait déjà tué près de 9 000 italiens. Un nouveau front sanitaire pour l’Italie, qui doit répondre à un manque significatif de personnel médical dans ses hôpitaux.
Alors que depuis un mois maintenant l’Italie confine progressivement certaines de ses régions, le nombre de cas positifs et de décès ne cesse d’augmenter dans le pays. Une situation sanitaire qui pousse de nombreux Italiens à sortir dans la rue afin de manifester leur colère face aux nouvelles mesures économiques et sanitaires qui, à l’instar de la France, poussent de nombreux commerces à fermer et certaines petites entreprises (comme des bars ou restaurants) à la faillite.
Une nouvelle vague et de nouvelles restrictions
Toutefois, jusque-là épargné, ces tensions touchent désormais également le corps médical qui souffre d’un système sanitaire fragilisé par la première vague de la Covid-19. L’Italie ne semble en effet plus dépassée par cette deuxième vague du coronavirus, qui frappe le pays de plein fouet : près de 9 000 Italiens seraient décédés depuis cette nouvelle vague. Un triste chiffre qui devrait continuer d’augmenter durant le mois de décembre.
Face à cette augmentation exponentielle, les hôpitaux italiens ne parviennent plus à faire face à l’afflux de patients qui y convergent quotidiennement. Un constat s’expliquant notamment par le manque de personnel médical spécialisé. Malgré une hausse progressive des équipements médicaux – lits et respirateurs entre autres -, le nombre de médecins et spécialistes – anesthésistes, réanimateurs – est à présent insuffisant face au nombre de patients. Une pénurie de personnel médical spécialisé qui affecte notamment la prise en charge des Italiens. En effet, les hôpitaux étant saturés et complets, les infirmiers et médecins testent et consultent désormais directement les patients potentiellement infectés sur les parkings des hôpitaux.
Une pénurie du personnel médical italien
Acclamé durant la première vague de l’épidémie, le corps médical italien fait désormais l’objet de menaces et de violences. Jugés responsables des nouvelles mesures restrictives, affaiblissant l’économie du pays, les professionnels du secteur médical sont devenus “les porteurs de la peste”, selon Giacomo Grasselli, chef des soins intensifs à l’hôpital Policlinico de Milan.
Effectivement, les plaintes et récits de décès indécents se multiplient et accusent à la fois le gouvernement italien et les médecins de négligence. Un constat sanitaire qui semble trouver une réponse dans l’économie et le système sanitaire du pays. D’après des chiffres officiels, seul 8% du PIB italien est consacré au système de santé; un chiffre relativement faible comparé aux autres pays-membres de l’Union Européenne. A titre de comparaison, la France consacrait 11,3% de son PIB à la santé en 2019.