Jean-Baptiste Sandoz (Company Project) : « Nos projets ne sont pas juste des initiatives locales, ils ont une portée globale »

Publié le 24 mars 2025
Jean-Baptiste Sandoz - PDG de Company Project
Jean-Baptiste Sandoz - PDG de Company Project

À Saint-Pierre-et-Miquelon, l’économie circulaire n’est pas une option mais une nécessité. Confronté aux contraintes propres à l’insularité, Jean-Baptiste Sandoz, PDG de Company Project et lauréat de la première édition outre-mer du Choiseul Outre-mer, transforme les défis locaux en opportunités d’innovation durable. À la croisée entre action locale et rayonnement international, il développe des solutions concrètes pour une gestion plus vertueuse des ressources. Dans cet entretien, il revient sur le contexte insulaire, les projets phares de son entreprise et les perspectives d’essaimage de son modèle à l’échelle européenne et mondiale.

Comment décririez-vous le contexte local pour les entreprises souhaitant innover dans ce domaine ?

Le contexte local pour les entreprises qui innovent dans l’économie circulaire à Saint-Pierre-et-Miquelon est particulièrement complexe. L’insularité impose des défis majeurs, notamment la gestion des déchets, la logistique, et l’accès aux ressources. Si le territoire représente une opportunité unique pour développer des solutions adaptées aux contraintes insulaires, force est de constater que les freins administratifs, le manque de sensibilisation de certains acteurs politiques et les résistances au changement ralentissent l’innovation.

L’économie circulaire est pourtant une nécessité vitale pour un territoire comme le nôtre, où chaque tonne de déchets non valorisée devient un problème environnemental et économique. Malgré ces défis, nous avançons avec des partenariats stratégiques en métropole et à l’international pour déployer nos innovations et des solutions qui fonctionnent.

Pouvez-vous nous en dire plus sur les projets phares de votre entreprise et la manière dont vous sensibilisez les acteurs locaux à ces nouveaux modèles économiques ?

Company Project développe des solutions qui visent à transformer les contraintes insulaires en opportunités. Parmi nos projets phares :

  • La transformation des plastiques rigides en matières premières secondaires, notamment pour la fabrication de granuler et ou de filaments d’impression 3D, une approche qui permet d’éviter l’exportation systématique des déchets plastiques et de créer une valeur locale.
  • La réparation et le réemploi des équipements électriques et électroniques (EEE), une filière qui aurait un fort potentiel de développement si elle était mieux soutenue localement.
  • La mise en place d’un modèle de gestion des déchets de construction et de déconstruction, un enjeu majeur.

En ce qui concerne la sensibilisation, la proximité avec les acteurs et les citoyens permet d’expliquer directement. Mais il faut être lucide : la prise de conscience est encore insuffisante chez certains décideurs locaux, ce qui oblige à aller chercher des relais en dehors du territoire.

Quelles opportunités cela a-t-il créé pour Company Project, et comment envisagez-vous le développement de vos activités dans un cadre plus large que le territoire local ?

Cette participation a été une opportunité clé pour démontrer que les modèles d’économie circulaire développés par Company Project peuvent être adaptés à d’autres territoires confrontés à des défis similaires. Elle a aussi renforcé la visibilité de notre travail auprès des institutions européennes et des décideurs internationaux.

En tant qu’Ambassadeur français du Pacte Climat de la Commission Européenne, je porte une double casquette :

  • Celle d’un expert européen en économie circulaire, engagé dans la transition écologique et l’innovation durable.
  • Celle de PDG de Company Project, une entreprise qui ne se limite pas à des concepts théoriques mais qui met en œuvre des solutions concrètes et mesurables.

Cette combinaison renforce notre impact significatif sur les stratégies environnementales et industrielles, en Europe comme à l’international. Nos projets ne sont pas seulement des initiatives locales : ils ont une portée globale et inspirent d’autres territoires.

D’ailleurs, nous avons été approchés par plusieurs gouvernements et institutions à l’international qui souhaitent adapter notre modèle d’économie circulaire à leur propre territoire. Ces échanges confirment que nos solutions répondent à des enjeux mondiaux, que ce soit en matière de gestion des déchets, de valorisation des ressources ou d’industrialisation durable.

Notre développement suit une double dynamique :

  • Une duplication de nos innovations en métropole et en Europe, avec notamment des projets en cours à Strasbourg et des collaborations avec des industriels et des centres de recherche.
  • Un intérêt croissant à l’international, où nous étudions des opportunités de mise en œuvre de nos solutions dans des contextes variés, allant des territoires insulaires aux grandes économies émergentes.

L’objectif est clair : faire de Company Project un acteur majeur de l’économie circulaire, capable de proposer des solutions adaptées aux réalités locales tout en s’appuyant sur des standards et des innovations de niveau international.


Cet entretien a été réalisé dans le prolongement de 1ère édition du palmarès Choiseul Outre-Mer, à retrouver en intégralité sur le site de Choiseul France.