Les territoires ultramarins sont des territoires contraints, aussi bien par leur nature, insularité, exigüité, isolement de l’hexagone, que par les conséquences directes de cette géographie singulière sur leurs écosystèmes économique et social.
Derrière ces limites, il existe une opportunité formidable : faire de ces contraintes une source d’innovation et un tremplin de développement.
Je n’ai eu de cesse, au travers de mon parcours entrepreneurial, de démontrer que nos territoires ultramarins sont le terreau du monde de demain et que la jeunesse qui y vit, et dont je porte les couleurs, doit se faire conquérante.
L’entrepreneuriat comme levier de développement
Mon aventure dans le conseil avec Verso Consulting, leader du conseil ultra-marin, mais surtout dans le monde du fitness, avec les enseignes Keep Cool et Neoness, est emblématique de cette vision.
En 2011, mon associé, Gregory de Radiguès, et moi-même, fort du constat de l’absence d’opérateurs privés de loisirs, devenons franchisés Keep Cool sur l’île de la Réunion.
Très rapidement, nous réalisons que les conditions de succès sont bien différentes de celles d’un franchisé hexagonal : le marché n’est pas mature, il nous faut trouver une filière de financement des machines, la maintenance des équipements n’est pas possible, la formation diplômante des équipes quasi inexistante, la communication nationale inadaptée. Enfin le coût d’implantation, avec les coûts d’imports, est bien plus élevé.
Plutôt que de nous arrêter, nous y voyons l’opportunité d’un apprentissage accéléré et devenons en quelques années le premier franchisé du réseau Keep Cool : nous finançons de manière innovante, développons une filière de maintenance d’équipements que nous exportons, formons nos équipes en autonomie et construisons un modèle économique très performant.
Forts de ce savoir-faire opérationnel, de nos excellentes performances économiques, et de la confiance sans faille d’un family office, nous nous trouvons en capacité de reprendre l’enseigne nationale Keep Cool, puis d’y adjoindre son concurrent, Neoness, pour constituer un des leaders nationaux de son industrie. Le tout, depuis notre île.
Cela n’a été possible que parce que notre courbe d’apprentissage a été accélérée par notre ancrage ultramarin, parce que nous avons structurellement la culture de sortir des sentiers battus et parce que notre ambition ne pouvait se limiter à notre seul territoire.
Une ambition pour la jeunesse ultramarine
Il existe une voie à arpenter pour la jeunesse ultramarine, celle de faire de nos territoires des territoires d’expérimentation et des bases de conquête du « monde nouveau ».
Cela induit un pivot culturel, et que celui-ci puisse être accompagné d’une politique active, notamment en imaginant une fiscalité locale attractive et favorisant l’entreprenariat, son développement et son rayonnement international.
Je crois sincèrement cela possible si la jeunesse s’empare de son avenir, si elle prend conscience que nos territoires ultra-marins ne nous limitent pas, mais au contraire, qu’ils sont le tremplin possible d’ambitions sans limites.
Cette tribune a été réalisée dans le prolongement de la 1ère édition du palmarès Choiseul Outre-Mer, à retrouver en intégralité sur le site Choiseul France.