Acteur de premier plan en Asie centrale avec un PIB de 225 milliards de dollars en 2022, le Kazakhstan compte pour près de la moitié du PIB régional. Situé au carrefour de l’Europe et de l’Asie, riche en ressources naturelles, le Kazakhstan aspire à consolider sa place sur la scène internationale et sa position stratégique sur la route du « Middle Corridor ». Un développement éclair, au cœur d’une Note stratégique co-signée par Pierre Verlyck et Pascal Lorot qui a été présentée lors d’un Club Choiseul organisé il y a quelques semaines.
Le Kazakhstan, puissance moyenne, géant en devenir ? Tel est le titre retenu pour la dernière Note stratégique de l’Institut Choiseul, qui a été présentée il y a quelques semaines à Paris. Un événement qui a su compter sur la participation de S.E. Kanat Sharlapaev, Ministre de l’Industrie et de la Construction de la République du Kazakhstan ainsi que S.E. Gulsra Aystankoulova, Ambassadrice du Kazakhstan à Paris. Tendances macro-économiques, positionnement vis-à-vis du reste du monde et du jeu des grandes puissances actuelles, perspectives de développement… Retour sur les axes clés de cette rencontre.
Les réformes, pierre angulaire de la croissance kazakhstanaise
Depuis l’arrivée au pouvoir du président Kassym-Jomart Tokaïev en 2019, le Kazakhstan s’est engagé dans une dynamique de croissance. Des transformations visant à diversifier son économie, pour notamment réduire sa dépendance aux secteurs pétrolier et gazier. Représentant aujourd’hui 70 % des investissements directs étrangers (IDE) en Asie centrale, le Kazakhstan a attiré plus de 440 milliards de dollars d’IDE depuis 1993. En 2023, le pays a enregistré un afflux brut d’IDE de 23,4 milliards de dollars, principalement dans le secteur extractif.
Sur le plan de sa balance commerciale, en 2023, le commerce extérieur s’élevait à 139,8 milliards de dollars, dont 78,7 milliards en exportations, principalement de pétrole (53,8 %), d’uranium (4,4 %) et de cuivre (4,1 %). Les relations commerciales avec l’Union européenne se sont également renforcées, atteignant plus de 40 milliards de dollars d’échanges en 2022, confirmant l’UE comme le premier partenaire économique du pays.
Entre ambitions (numériques) et avenir prometteur…
À l’occasion du Club Choiseul dédié à la présentation de cette Note, S.E. Kanat Sharlapaev, Ministre de l’Industrie et de la Construction, a insisté sur la volonté du Kazakhstan de devenir un « hub pro-business » au cœur de l’Asie centrale. Les réformes en cours, appuyées par des zones économiques spéciales (ZES) et l’initiative « Digital Kazakhstan », visent à simplifier les démarches administratives et à promouvoir l’innovation. Grâce à ce programme, le pays a gagné six places dans le classement mondial de compétitivité de l’IMD World Competitiveness Center, atteignant la 37e position.
Autre enjeu clé abordé : la coopération France-Kazakhstan, autour d’un partenariat stratégique établi il y a plus de 15 ans. Celui-ci vise en effet à renforcer les relations bilatérales dans divers domaines économiques, scientifiques, culturels ou encore éducatifs. La France, via ses entreprises, est largement impliquée au Kazakhstan, notamment dans les secteurs des mobilités, de l’aéronautique, de l’agroalimentaire ou des énergies renouvelables. Cette collaboration s’appuie sur la position géostratégique du Kazakhstan, trait d’union entre l’Europe et l’Asie, ainsi que son rôle clé dans les infrastructures logistiques soutenant la diversification et l’ouverture de son économie en pleine transformation.
Valoriser le capital humain
Le développement du capital humain est un pilier central de la stratégie du Kazakhstan. Le pays affiche un taux d’alphabétisation élevé (99,8 %) et investit dans l’enseignement supérieur et les compétences numériques. L’éducation, est considérée comme un moteur de croissance à la fois économique et de développement sociale. Le Kazakhstan n’hésite pas à offrir des bourses d’études pour répondre à la demande de main d’œuvre qualifié toujours plus importante. Le pays dénombre ainsi 119 universités, attirant près de 625 000 étudiants dont 60% des diplômés du secondaire choisissent de poursuivre en études supérieurs. C’est également avec plus de 80 écoles d’informatique et le programme de formation Tech Orda, que le Kazakhstan se prépare activement à répondre aux besoins de l’économie numérique.
En somme, loin d’être un acteur isolé, le Kazakhstan affirme ses ambitions en tant que « géant en devenir » : un panorama des mutations qui façonnent le destin du pays, une analyse lucide et approfondie à l’intention des décideurs économiques et institutionnels en quête de partenariats mutuellement bénéfiques.
Il vous est possible de retrouver une page spéciale consacrée à la Note stratégique « Kazakhstan : puissance moyenne, géant en devenir » dans le cinquième numéro du Choiseul Magazine, dont l’édition d’automne paraîtra le 24 octobre.
La Note stratégique est également accessible dans son intégralité sur le site Choiseul France, sur cette page.
