Voilà l’une des marques préférées des Français, Butagaz. L’on ne sait plus qu’elle fut fondée en 1931 par deux ingénieurs français, lesquels, au sein de Shell, créent la Société pour l’utilisation rationnelle des gaz – URG. Ce sont eux qui eurent l’idée de mettre en bouteille (déjà bleues !) les GPL butane et propane, produits par Shell et BP (d’où les marques Butagaz et Propagaz, la première a prévalu). Rencontre avec Natacha Cambriels, directrice générale de Butagaz.
Dix ans après votre entrée chez Butagaz, vous voilà nommée directrice générale en 2021. Quelles sont aujourd’hui vos priorités pour l’entreprise ?
Elles reflètent l’évolution rapide du paysage énergétique et l’urgence de la transition vers des solutions plus durables. En qualité d’énergéticien, nous avons la responsabilité d’accompagner les Français, particuliers ou professionnels, dans cette transition énergétique de proximité, si cruciale. Nous nous sommes engagés à aider l’ensemble de nos clients à consommer moins et mieux en leur offrant un éventail d’alternatives énergétiques durables : biopropane, biométhane, granulés de bois, électricité verte ou encore des solutions photovoltaïques.
Nous nous sommes également fixé des objectifs en matière de réduction des émissions de CO2 liées à nos opérations industrielles et d’adaptation de nos sites au changement climatique.
Enfin, je suis très engagée en matière de diversité : égalité hommes/femmes et accueil de personnes en situation de handicap par exemple. Ces sujets font l’objet d’un travail collectif dans l’entreprise, là encore dans le but de nous améliorer.
Butagaz est historiquement présent dans les territoires, notamment ruraux. Avez-vous conservé cet atout ?
Cette relation de proximité avec les territoires ruraux depuis plus de 90 ans contribue à leur développement économique local et nous y tenons. Nous sommes étroitement liés à nos 5 millions de clients particuliers, professionnels et collectivités, ainsi qu’à nos partenaires locaux.
L’ADN de Butagaz a toujours résidé dans notre volonté d’être au plus près des Français et d’accompagner l’évolution de leurs besoins énergétiques, une nécessité accentuée par les crises successives et la nécessaire transition énergétique. Il est essentiel de reconnaître que près de 72 % des communes françaises dites rurales ont recours aux gaz liquides pour le chauffage et la cuisine, soit près de 7,5 millions de logements et environ 12 millions d’habitants représentant 94% du territoire national. C’est pourquoi, nous nous efforçons de prendre en compte les spécificités des territoires ruraux, en évitant une approche uniforme qui ne tiendrait pas compte de leurs réalités.
Pour répondre aux besoins énergétiques de ces zones, nous proposons des alternatives énergétiques durables à nos clients. Notre biopropane, produit en France à partir de ressources végétales renouvelables, est une solution performante et respectueuse de l’environnement, adaptée à leurs besoins.
De plus, nous opérons 16 sites industriels en France, situés le plus souvent en zone rurale et nous sommes certifiés par l’AFNOR « 100% Relation client France garantie », ce qui signifie que tous nos Conseillers se situent en France, à proximité de nos clients. Ce n’est pas pour rien que nous sommes élus « Marque préférée des Français » sur nos marchés historiques de la bouteille et de la citerne de gaz.
Quelle est votre feuille de route en matière de transition énergétique et de « verdissement » ?
Nous sommes convaincus que le recours à un mix énergétique diversifié, utilisant toutes les sources d’énergies renouvelables, est indispensable pour permettre la transition énergétique.
Pour éviter que les zones rurales ne soient laissées pour compte, nous avons joint nos efforts à ceux de notre association professionnelle France Gaz Liquide. Notre ambition commune est de mettre en pratique la transition énergétique en combinant la promotion d’équipements à très haute performance énergétique, les efforts de sobriété énergétique et le développement des gaz liquides renouvelables en s’engageant à en intégrer 10% dans nos offres d’ici à 2033. Ces gaz verts, issus de la biomasse et produits à partir de déchets organiques, présentent des applications similaires à celles des combustibles fossiles traditionnels, mais avec un impact environnemental bien moindre. Sur le plan environnemental, les gaz verts réduisent de 70 % les émissions de CO2 par rapport aux gaz liquides conventionnels, contribuant activement à la lutte contre le changement climatique.
Vous êtes très engagée à titre personnel en faveur de l’égalité femmes-hommes au sein de l’industrie. Quelles solutions à la clé ?
Malgré des progrès indéniables, les femmes restent sous-représentées dans l’industrie, constituant moins de 30 % des salariés de l’industrie et occupant rarement des postes de direction. Aujourd’hui, il est essentiel de susciter des vocations scientifiques auprès des jeunes filles et de lutter contre les stéréotypes de genre. Chez Butagaz et au sein du Collectif Industri’Elles, dont je suis ambassadrice, je me bats au quotidien avec mes consœurs pour relever les défis de la féminisation du secteur.
Quel sera le Butagaz de 2035 ?
Un acteur clé dans la transition énergétique. Je suis persuadée que Butagaz continuera à accompagner ses clients de proximité à consommer moins et mieux.
À titre personnel, j’espère voir aboutir mon engagement en faveur de la féminisation de l’industrie. Si nos métiers sont rendus accessibles au plus grand nombre, notamment aux femmes, mon pari sera rempli. De façon générale, je souhaite œuvrer pour une plus grande diversité et inclusion dans le secteur industriel – la féminisation n’étant qu’un aspect de cette diversité – et contribuer à créer des opportunités professionnelles où chacun pourrait réaliser son plein potentiel.