Jamais, peut-être, une année n’aura porté autant de risques géopolitiques. La moitié de la population mondiale va voter en 2024 : au sein de la première puissance mondiale, les Etats-Unis, dans le premier bloc commercial qu’est l’Union européenne, dans le pays le plus peuplé, l’Inde, ou encore au Royaume-Uni, entre autres !
Gageons que la Russie et la Chine scruteront ces élections avec une attention toute particulière. Car dans un contexte de tensions et de guerres, c’est aussi le soutien des Etats-Unis, de l’Europe et des grands acteurs internationaux à l’un des belligérants qui est en jeu dans ces élections. Chacun a compris, désormais, ce qui adviendrait de l’Ukraine ou de Taiwan si les Etats-Unis devaient leur retirer son soutien militaire.
Les cybermenaces comme outil de déstabilisation
Nos grands adversaires, c’est certain, chercheront à peser dans ces élections. Passés maitres dans l’art de la déstabilisation, ils ont compris depuis longtemps qu’une attaque cyber, un blocage de service en ligne ou une usurpation numérique, pouvait toucher les citoyens, déséquilibrer le pouvoir en place et in fine modifier les comportements de vote.
Face à ces déstabilisations, les collectivités, établissements publics et centres hospitaliers sont des cibles privilégiées. D’après les indicateurs de cybermalveillance.gouv.fr, une collectivité locale sur dix a déclaré avoir été victime d’une ou plusieurs attaques entre novembre 2022 et novembre 2023, c’est dire si la menace est exponentielle…
Et que dire de nos ETI, souvent démunies face à ces risques cyber et la protection de leur cloud, mais qui concentrent parfois des savoir-faire et des expertises vitales pour de grands groupes, des collectivités, voire l’État ? Elles sont aussi des cibles de prédilection, comme l’histoire récente nous l’a malheureusement démontré.
Préparation, protection et dissuasion
Protéger ces organisations, c’est agir en trois temps. Dès maintenant, faire prendre conscience que ces enjeux géopolitiques ne sont pas si lointains et pourraient avoir des conséquences très concrètes. C’est dès aujourd’hui absolument organiser les moyens de se doter d’une protection cyber, même minimale, qui permettra de dissuader la majorité des attaques. C’est enfin donner à ces organisations les moyens de répondre efficacement et rapidement à des crises si elles devaient surgir.
Alors que la France sera, pour quinze jours au moins, le centre du monde à l’occasion des Jeux Olympiques 2024, augmentant encore les risques de déstabilisation qui pèsent sur nous, il n’est jamais trop tard pour se préparer efficacement et en profiter pour améliorer la résilience cyber de toutes les organisations.