Agriculture et agroalimentaire, première industrie de France

Se nourrir correctement est la première des souverainetés, une condition essentielle de stabilité et d’émancipation des sociétés humaines. Car depuis la nuit des temps, l’alimentation est une arme de guerre ou de paix, d’échange, une force diplomatique même. C’est aussi l’industrie de la vie, de l’excellence, des territoires !

Les trois dernières années qui auront vu naitre une superposition de crises -s’ajoutant à un modèle agri-agro français structurellement en faillite- viennent sonner le glas de l’ignorance qui touchaient grand nombre de nos décideurs. Il est urgent de reconsidérer la place des activités agricoles et des acteurs de la filière alimentaire pour préserver notre avenir sur le long terme. La gabegie législative des vingt dernières années, bâtie sur la peur du déclin et la protection de positions affaiblies, ne nous aura jamais remis sur le chemin de la conquête et du renouveau.

Revitaliser l’agriculture et l’agroalimentaire

Parce qu’il est encore temps de choisir ce que nous aurons dans nos assiettes demain, bâtissons une nouvelle ère agricole et alimentaire avec un nouveau récit optimiste et conquérant qui libère les énergies du couple agri-agro, plutôt que de lui tirer à boulet rouge à coup de lois et de communications démagogiques. Il est désormais primordial de penser la revitalisation de l’agriculture et de l’agro-alimentaire comme un tout indissociable, pluriel mais nécessairement performant et capable d’exporter. Car une industrie qui n’exporte pas est une industrie en déclin. Au triptyque « mécanique x génétique x chimie » qui aura fait les heures de gloire et de quelques déboires de l’agriculture productiviste, l’agriculture performante érigera un nouveau triptyque : « robotique x génétique x vivant. »

Mais il est aussi grand temps de rétablir la vérité. La valeur perçue de l’alimentation par les consommateurs a été sapée par trente ans de matraquage et de discours démagogiques sur les prix bas. Tout le monde trouve normal qu’un smartphone coûte 1000 € mais se considère lésé quand il paie l’alimentation à son juste prix, alors même qu’il s’agit d’une part minoritaire de son budget. Notre monde animal est pourtant gouverné par deux facteurs planétaires : la démographie et les ressources. Les ressources n’étant pas illimitées alors que la population mondiale augmente et la transition environnementale devant être financée, oui, l’alimentation coutera plus cher dans le futur même s’il faudra maitriser cette hausse. Tout autre message est un leurre. Mais les prix augmenteront bien plus fortement dans les pays qui auront perdu la capacité à produire eux même, sans en maîtriser la qualité.

L’heure des choix vitaux a sonné.