L’année 2023 pourrait-elle offrir les bases d’un nouveau départ pour l’Amérique latine ? Au sortir de la crise sanitaire provoquée par la pandémie de la Covid 19, renforçant les tensions sociales dans plusieurs pays, freinant les coopérations régionales, l’Amérique latine est à la recherche d’un nouveau souffle pour marquer son retour sur la scène internationale et une nouvelle dynamique économique.
La vague d’alternances politiques se referme avec la prise de fonctions, le 1er janvier dernier, du Président Inacio Lula da SILVA (1) au Brésil. Désormais, les convergences politiques nées des changements de ces dernières années, offrent l’opportunité de redéfinir des projets communs au service de la relance économique, de la transition écologique, pour une justice sociale renforcée et en faveur de coopérations régionales rénovées. Ce sont elles qui permettront au continent de retrouver sa place sur la scène internationale.
La guerre en Ukraine, les tensions économiques et commerciales qui en résultent, la rivalité sino-américaine, obligent l’Amérique latine à décider de son destin : devenir le continent oublié et balloté au gré des crises entre les enjeux des principaux acteurs globaux ou décider de sa destinée en assumant ses responsabilités notamment au sein du G20 ou sur les questions relatives au changement climatique. Afin de parvenir à atteindre ces objectifs imposés par une réalité difficile, le continent latino-américain se doit de retrouver les bases d’une unité dans la diversité qui la caractérise.
Le moment est historique et déjà, les signes d’une prise de conscience élargie apparaissent : rétablissement des relations entre la Colombie et Venezuela, la reprise du dialogue inter-vénézuélien en vue des élections présidentielles de 2024, le retour du leadership brésilien notamment sur les questions environnementales, laissant entrevoir la reprise de la coopération entre les pays concernés par la problématique amazonienne. La question des migrants, le soutien aux entreprises, la mobilité constituent autant de sujets qui exigent d’être saisis par l’ensemble des pays concernés contribuant ainsi à la relance d’un dialogue à l’échelle de l’Amérique latine. Deux fronts émergent désormais, intimement liés à la réalité économique et sociale d’un continent dans lequel le tiers de la population vit dans la pauvreté.
54% des emplois dépendent du secteur informel, renforçant d’autant les fragilités sociales. Cet environnement socio-économique difficile a été renforcé par la crise de la Covid 19 les tensions qui ont secoué de nombreux pays depuis 2019. Les urgences nationales ont semblé effacer, pour un temps, la présence internationale du continent alors même que les tensions exacerbées par la guerre en Ukraine, obligent à se positionner tout en s’adaptant aux défis commerciaux, énergétiques, financiers et technologiques contemporains.
Cette réalité est d’autant plus paradoxale que l’Amérique latine a diversifié depuis les années 2000, ses partenaires économiques : si les Etats-Unis restent le principal investisseur, la Chine est parvenue à s’implanter dans les principales économies du continent au point d’en devenir l’un des premiers partenaires commerciaux : le Brésil, le Mexique, la Colombie, mais également le Pérou, l’Equateur, le Panama, l’Argentine sans oublier les Caraïbes, constituent autant de terrains de jeux de la puissance asiatique. De « back yard » (2) des Etats-Unis en faisant un enjeu de la relation bilatérale Est-Ouest, l’Amérique latine s’était transformée en un continent convoité dans un environnement international concurrentiel.
Dans le contexte actuel, le continent est confronté à plusieurs logiques :
- un opportunisme national, permettant à certains régimes de se relégitimer à l’instar du Venezuela et de Nicolas MADURO (3), qui est parvenu à retrouver une posture centrale dans son pays et dans la région. Au Nicaragua, Daniel Ortega contrôle les rouages institutionnels et sa posture « alternative » contribuant à des liens renforcés avec la Chine et permanents avec la Russie, le rend incontournable en Amérique centrale,
- une stratégie de retour comme l’a affirmé le Président brésilien lors de son investiture en voulant œuvrer en faveur d’un multilatéralisme qui semble pourtant, dans le contexte de guerre en Ukraine, remis en question par la logique d’alignement de nouveaux blocs antagonistes,
- une recherche de dialogue régional, à l’heure des convergences politiques : le Chili et l’Argentine, la Colombie, le Venezuela et à terme le Brésil, en incluant le Mexique qui est traditionnellement, un médiateur dans les conflits et les crises latino-américaines, illustrent cette logique.
2023 peut dans ce contexte, constituer l’année d’un nouveau départ. Le retour sur la scène internationale dépendra en partie, des résultats économiques. Les prévisions de la Commission économique des nations unies (CEPALC) (4) laissent apparaître une croissance ralentie, de 1.3%, avec un ralentissement dans les premières économies que sont le Brésil (0.9%), le Mexique (1.1%) ou la Colombie (1.5%). Dès lors, la définition de politiques en faveur d’une relance économique tout en luttant contre les fractures sociales vont constituer une priorité interne dans la plupart des pays latino-américains. A l’extérieur, cette dynamique a un objectif : permettre à ce continent de retrouver son rang sur la scène internationale, délaissée depuis les années de la Covid 19.
1) 2023 : construire les bases d’un rebond socio-économique
Les défis en Amérique latine, visant à reconstruire une cohérence continentale en faveur d’une relance économique, ne manquent pas : gouvernance, élargissement des politiques fiscales, coopérations régionales, industrialisation, sécurité, santé, lutte contre la précarité, transition écologique, lutte contre la fracture numérique, autant de sujets dans le cœur d’une transformation qui est la garantie d’une position renforcée sur la scène internationale. Le frein à la consommation pendant les années Covid a renforcé la dégradation économique : en 2020, la croissance chutait de 7.7%. Le PIB connaissait un rebond de 6.9% en 2021, 3.7% en 2022. Pour 2023, les projections sont plus modestes, à 1.3%.
Ce niveau n’est pas suffisant pour constituer une large offre d’emplois permettant de faire baisser de manière significative, le niveau de pauvreté. En effet, ce sont près de 115 millions de personnes qui sont entraînées dans la spirale de la pauvreté de manière durable. Beaucoup sont issues des classes moyennes qui avaient émergé durant les années 1990 et 2000, renforçant d’autant leur aigreur devant le risque d’un déclassement social.
Les réformes à mener sont connues. Toute la question est de savoir si elles peuvent être menées à bien tant elles exigent une présence dans la durée de l’Etat. Pour réussir une dynamique économique qui permettra une cohérence sociale, les pays du continent devraient œuvrer en faveur de plusieurs réformes fondamentales :
- retrouver un équilibre budgétaire afin de consolider les conditions d’un retour à une croissance durable,
- renforcer les liens publics-privés,
- développer une attractivité en faveur des investissements étrangers,
- renforcer une meilleure convergence normative entre les pays,
- réviser les politiques fiscales afin d’en élargir la base,
- créer des politiques de protection sociale,
- réviser et renforcer les coopérations régionales.
La reconstruction d’un cadre intérieur offrira la force et la cohérence au continent lui permettant de retrouver sa place sur la scène internationale. L’objectif vise à ne plus être « un terrain de jeu » des deux acteurs essentiels du nouveau duopole sino-américain. L’Amérique latine a occupé ces dernières années, la position la plus inconfortable : elle reste « un terrain de jeu » des grandes économies globales sans en tirer de bénéfices sur la scène diplomatique internationale, renvoyant en miroir l’image d’un continent « balloté » au gré des crises, par cette réalité.
C’est pourquoi, la volonté affichée du nouveau Président brésilien, de voir l’Amérique latine reconnue comme un ensemble cohérent, notamment au sein du G20 tout autant que dans le cadre d’un Conseil de sécurité des Nations unies réformé, constitue une symbolique forte pour un continent à la croisée des chemins.
2) Une priorité : éviter la marginalisation internationale
L’Amérique latine a entrevu, ces dernières années, le risque d’un renvoi aux marges du monde. Cette « balkanisation » du continent n’est pourtant pas inéluctable mais elle suppose un minimum d’unité sur les points essentiels. En effet, l’Amérique latine et la région des Caraïbes constituent un espace de contrastes : 33 pays, autant de réalités nationales différentes exigeant un effort important pour engager des logiques régionales. Ce continent est également celui des contradictions : le brassage culturel, la créativité artistique, l’émergence de « majors » industriels, la présence de mégalopoles comme Sao Paulo, Mexico, aux côtés de Buenos Aires, Santiago de Chile ou Bogota, côtoient un secteur informel bien implanté, des inégalités récurrentes obligeant à repenser plus que jamais, les politiques en matière d’éducation et de santé. La réforme de fond porte évidemment dans l’ensemble du pays, sur la fiscalité, autant sur les entreprises, les produits importés et exportés que sur les revenus.
Il s’agit de « la mère des batailles » puisqu’elle permettrait aux Etats d’avoir les moyens de mener à bien une politique dans le moindre recoin » des pays concernés, au service de valeurs républicaines. C’est à ce prix que pourraient être livrées les luttes contre les gangs et autres trafics de drogues et l’action pour la justice sociale.
Dans ce cadre, les questions environnementales, la sécurité alimentaire, la gestion de l’eau et celle des déchets dans les grandes agglomérations, l’accès à l’alimentation pour tous, deviennent des réalités qui renvoient aux fondamentaux d’une société à refonder. C’est pourquoi, les convergences politiques des principales économies peuvent finalement, être une chance pour le continent.
Dans un contexte international tendu, elles peuvent accompagner une action concertée, assurant un retour de l’Amérique latine sans être la « victime collatérale » des enjeux d’acteurs globaux : pour les Etats-Unis, l’une des priorités sur le continent vise à « contenir » sinon « réduire » l’influence, considérée comme potentiellement hostile, de la Chine. « L’Empire du Milieu » est devenu, en quelques décennies, le partenaire-rival de Washington. Cette réalité place l’Amérique latine dans une position délicate puisque ces deux puissances sont les premiers partenaires du continent. La guerre en Ukraine oblige sans doute le continent à se positionner en faveur de l’un ou l’autre des deux blocs en construction, renvoyant aux logiques stratégiques de la guerre froide.
En Amérique latine, la Russie est parvenue, malgré la chute de l’ex-URSS en 1991, à maintenir ses positions auprès de ses « alliés » : Cuba, le Nicaragua, le Venezuela depuis Hugo Chavez et la Bolivie constituent ses points d’ancrage. Au début de l’année 2022, le Président argentin déclarait même que son pays devait « être la porte d’entrée de la Russie en Amérique latine » (5). La Russie a élargi ses assises notamment par le renforcement de ses échanges commerciaux et agricoles. Aujourd’hui, pour Washington, le sentiment d’une possible « prise à revers » existe. Il devient pour les Etats-Unis, essentiel de stopper net cette logique sous peine de voir l’Amérique latine redevenir une région, sur leur frontière sud, source de dangers. Ceux-ci peuvent venir des tensions politiques internes. Les évènements à Brasilia, des 8 et 9 janvier dernier, rappellent combien la violence politique peut rapidement déstabiliser un pays, en l’occurrence la première économie du continent latino-américain.
Le défi désormais, du Président Lula, vise à rassurer les partenaires internationaux sur la réalité d’une stabilité nationale mise à mal par une frange déterminée dans son rejet des résultats de l’élection présidentielle du 31 octobre 2022. Les tensions internes constituent un front que nous retrouvons également au Pérou. Depuis la destitution du Président Castillo le 7 décembre 2022, la grogne sociale et communautaire perdure. C’est désormais la légitimité de la Présidente Dina Boluarte qui est remise en question par une frange de la population qui se sent flouée par les autorités nationales. Ces tensions internes peuvent renforcer une instabilité. Les alternances politiques peuvent également exiger de rechercher les voies d’un nouveau dialogue afin de préserver le socle d’une relation stratégie. C’est le cas pour le lien entre les États-Unis et la Colombie
La visite du Secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken (6), à Bogota, en octobre 2022 après le Sommet de Los Angeles en juin (7), avait pour objet d’établir un dialogue de confiance, avec le nouveau président. Gustavo Petro est issu des rangs d’une gauche militante qui fût pendant un temps, révolutionnaire. Cette arrivée au pouvoir pouvait fragiliser un lien bilatéral alors même que la Colombie s’était vue attribuer le statut d’ « alliée majeur hors OTAN » en mai 2022. Cette réalité rappelle la position centrale de ce pays dans la stratégie nord-américaine en Amérique latine. Il s’agissait notamment, de trouver un « modus operandi » sur la mise en place du programme présidentiel colombien appelant à « une paix totale » (8). Elle suppose un dialogue avec tous les mouvements armés, ancienne guérilla comme l’ELN (9) comme les dissidents des FARC (10) ou groupes liés au narcotrafic tels le « Clan del Golfo » (11). Cette ligne a des conséquences régionales, marquées notamment par la reprise des relations diplomatiques entre la Colombie et le Venezuela jouant en faveur de Nicolas MADURO qui redevient l’élément central dans son pays. Cette situation annonce sans doute le rétablissement de la reconnaissance de l’ensemble de la communauté internationale du régime bolivarien.
En Amérique latine, le Venezuela offre la possibilité de recourir à une fourniture en gaz et pétrole moyennant sans doute, la levée des sanctions imposées par Washington contre Caracas depuis 2019. « Realpolitik » oblige, la possibilité d’un accord, avec en arrière fond la thématique nucléaire iranienne, permettrait le retour du Venezuela dans le concert des nations en échange d’une neutralité sur le dossier russe. Le Forum de Paris (12) pour la paix les 11 et 12 novembre dernier, a donné un aperçu des enjeux qui passent par l’amorce d’un nouveau dialogue inter-vénézuélien, sous les bons auspices de pays comme la Colombie, le Mexique et la France.
Conclusion
2023 s’annonce comme une année déterminante pour l’Amérique latine qui est désormais face à son destin. Deux options s’ouvrent à elle : d’une part, le « repli sur soi ». Les réalités intérieures, extrêmement importantes, peuvent expliquer cette stratégie aux dépens des coopérations régionales : certains seront à la recherche d’un nouveau contrat social, tels le Chili, la Colombie, le Honduras, la Bolivie. D’autres chercheront à préserver leur régime en s’isolant, comme le Nicaragua. Mais il existe une autre option : la priorité restant la relance économique, l’Amérique latine et ses pays membres, relancent les dynamiques régionales, font de la mer pour la plupart d’entre eux un outil d’influence à la fois sur le plan commercial comme stratégique.
Même si les bases des projets politiques peuvent différer d’un pays à l’autre, les convergences jouent en faveur de la recherche d’une nouvelle dynamique de coopérations régionales. Pour le Brésil, la relance du Mercosur (13) et d’un dialogue des pays de l’Amazonie (14) constituent un axe essentiel du nouveau Président offrant une projection mondiale dans le cadre de l’enjeu majeur que constitue désormais le défi du changement climatique. De continent « oublié » (15) des relations internationales pendant les années marquées la Covid 19, l’Amérique latine peut se transformer en « un espace convoité », un acteur aux multiples facettes :
- Un pôle d’influence compte tenu des enjeux économiques. La République populaire de Chine y est devenue un partenaire de premier plan, comme les Etats-Unis qui restent un des principaux investisseurs, au même titre que l’Union européenne tandis que la Turquie mais également la Russie tentent de s’y implanter ou de maintenir quelques positions.
- Un modèle, notamment sur les questions environnementales et sur le défi de la transition écologique. La crise de la Covid 19 a rappelé les fractures structurelles qui expliquent notamment le fait que 54% des emplois dépendent du secteur informel sur l’ensemble du continent.
- Un médiateur : la promotion du multilatéralisme notamment par le Brésil du Président Lula, peut placer l’Amérique latine dans une position de médiateur sur la scène internationale et auprès de partenaires globaux, tels la Chine ou la Russie.
Au sortir d’une crise sanitaire qui l’a affaiblie sur le plan économique et social, l’Amérique latine a conscience qu’il lui faut éviter le risque d’une « balkanisation » internationale. Le conflit en Ukraine et ses conséquences autant sur le plan des enjeux sécuritaires qu’économiques et commerciaux, l’obligent à se positionner et à se transformer sous peine de redevenir un « objet balloté » au gré des évènements internationaux.
Le leadership de nouveaux dirigeants qui ont conscience de la nécessité de rompre avec une forme d’isolationnisme, en accord avec le poids de leur pays, tels les Présidents du Brésil, M. LULA da SILVA, de la Colombie, M. Gustavo PETRO, de l’Argentine, M. Alberto FERNANDEZ, du Chili, M. Gabriel BORIC (16), mais également du Pérou avec Pedro CASTILLO (17), renversé le 7 décembre 2022, ou du Mexique et M. Andrès Manuel LOPEZ OBRADOR (18), ne peut que jouer en faveur d’une action concertée au service de tous : la CELAC (19), la Communauté des Etats d’Amérique latine et des Caraïbes peut retrouver une place centrale, sorte de vigie politique avec pour objectif, celui d’éviter une « récupération » mécanique par de grandes puissances globales qui inscrivent leur démarche dans une logique de blocs, d’actualité depuis le 24 février 2022 et le conflit en Ukraine.
Cette réalité, loin des problématiques politiques, géographiques, sécuritaires traversées par l’Europe, l’Afrique, le Moyen-Orient ou une partie de l’Asie, peut lui offrir l’opportunité de revenir dans le jeu international. Cette position lui permettrait de construire une forme de « 3ème voie » internationale. Ceci étant, les tensions internes à l’instar de celles qui sont apparues au grand jour au Brésil qui a souffert d’une agression contre les symboles de sa démocratie au début du mois de janvier 2023, vont alimenter des interrogations sur la stabilité à long terme d’un continent à la recherche d’un rôle international.
La réalité géographique fait de l’Amérique latine, l’ « extrême occident » (20) d’un monde sous tension, position qui peut désormais jouer en sa faveur : le réajustement de certaines voies d’approvisionnement, la prise en compte de la mise en place d’un nouveau contrat social intégrant la dimension environnementale comme facteur de développement, constituent autant d’axes essentiels pour un continent qui retrouve sa place dans le monde.
Notes
(1) Inacio LULA da SILVA est depuis le 1er janvier 2023, Président de la République fédérative du Brésil. Il a exercé ces responsabilités de 2003 à 2011. Il a été élu pour un nouveau mandat le 30 octobre 2022 contre le Président sortant, Jair Bolsonaro en recueillant 50.9% des suffrages.
(2) Le « Back yard » est la traduction d’une analyse géopolitique portant sur les relations entre les Etats-Unis et l’Amérique latine. Construites à travers les doctrines Monroe (1823), complétées notamment par Theodore Roosevelt (1904), cette perception d’une relation déséquilibrée, alliant défense des intérêts économiques américains et interventionnisme. Cette approche a été remise en question pendant la guerre froide durant laquelle l’Amérique latine a été un foyer de nombreux conflits et d’enjeux stratégiques globaux comme pendant la crise des missiles d’Octobre 1962.
(3) Nicolas MADURO est Président de la République bolivarienne du Venezuela depuis 2013. Vice-Président d’Hugo Chavez, il lui succède à sa mort survenue le 5 mars 2013. Elu le 14 Avril 2013, il engage un second mandat après sa victoire contestée par l’opposition, le 20 Mai 2018 (taux de participation de 46.1%) Une crise politique profonde a marqué » ce second mandat, le parlement reconnaissant Juan Guaïdo, qui se proclame « président intérimaire » le 23 janvier 2019. L’opposition a officiellement mis fin à ces responsabilités le 5 janvier 2023.
(4) CEPALC : communiqué du 15/12/2022. Bilan et perspectives économiques en Amérique latine.
(5) Déclaration du Président Alberto FERNANDEZ à Moscou, le 3 février 2022. Alberto Fernandez est Président de la République d’Argentine depuis le 10 décembre 2019.
(6) Anthony Blinken : Lors de sa tournée latino-américaine, le Secrétaire d’Antony Blinken a effectué un déplacement en Colombie (3-4 octobre), au Chili (5), au Pérou (6-7) où il participait au Sommet de l’Organisation des Etats américains (OEA).
(7) Le 9ème Sommet des Amériques s’est tenu à Los Angeles du 6 au 10 juin 2022.
(8) La « paix totale » est le programme sur lequel a été élu le 19 juin 2022, Gustavo Petro. Il propose une paix négociée avec l’ensemble des groupes armés clandestins en Colombie, qu’ils soient issus de la guérilla comme l’ELN (Armée libération nationale) ou narcotrafiquants. Un projet de loi sur la « paix totale » est en cours d’examen devant le Congrès fixant le cadre légal de ces futures négociations et une « politique d’Etat » durant le mandat du Président Pétro.
(9) ELN : Armée de Libération nationale. Guérilla colombienne. Fondée en 1964, l’ELN est la dernière guérilla encore active en Colombie. D’inspiration guévariste, elle a été fondée par Fabio Vasquez Castano. Elle compte dans son commandement général, Israel Ramirez Pineda, alias « Pablo Beltran ».
(10) FARC : Forces armées révolutionnaires de Colombie. Fondée en 1964 par Manuel Marulanda, alias « Tirofijo », ont été la principale guérilla colombienne jusqu’à la signature des accords de paix le 26 septembre 2016. Elles se sont transformées en un parti politique, les « Forces alternatives révolutionnaires communes ».
(11) Clan del Golfo : principal cartel de la drogue en Colombie, présent dans les départements du Choco, Cordoba, Antioquia, Cesar Santander et la Guajira.
(12) Forum de Paris : il s’agit d’une rencontre internationale organisée, depuis 2017, à Paris et portant sur les questions d’actualité multilatérale. En 2022, le Forum de Paris a réuni les Présidents d’Argentine, de Colombie, le ministre des Affaires étrangères du Mexique et les représentants de Nicolas Maduro et de Juan Guaido pour donner une impulsion à la reprise du dialogue politique vénézuélien.
(13) Mercosur : Créé en mars 1991, le Mercosur constitue un marché commun régional, regroupant les économies du Brésil, de l’Argentine, de l’Uruguay, du Paraguay et du Venezuela (qui a été suspendu en 2017).
(14) Les pays membres du bassin de l’Amazonie sont : le Brésil, la Bolivie, le Pérou, l’Équateur, la Colombie, le Venezuela, le Guyana, le Suriname et la France (Guyane française).
(15) Pascal DROUHAUD et David BIROSTE, « L’Amérique latine : le continent oublié des relations internationales ? », Revue politique et parlementaire, 2 novembre 2021, 2 novembre 2021 [consulté le 2 janvier 2022].
(16) Gabriel BORIC est Président de la République chilienne depuis le 11 mars 2022. Issu des mouvements étudiants de 2011, il était député avant de se présenter aux élections présidentielles qu’il a remporté le 19 décembre 2021. Il prône un Etat providence sur la base d’une réforme constitutionnelle dont le projet a été rejeté par référendum, le 4 septembre 2022.
(17) Pedro CASTILLO a été Président de la République du 28 juillet 2021 au 7 décembre 2022. Il a assumé ses fonctions de Président du Pérou un terme d’un processus électoral tendu face à son opposante, Keiko Fujimori. Il a été destitué de ses fonctions au terme d’un conflit politique avec le parlement, le 7 décembre 2022. La Vice-Présidente Dona Boluarte lui succède.
(18) Andrès Manuel Lopez Obrador est Président des Etats-Unis du Mexique depuis 2018.
(19) CELAC : la Communauté des Etats d’Amérique latine / Caraïbes a été créée le 23 février 2010 et a succédé au groupe de Rio.
(20) « Amérique latine, Introduction à l’extrême occident ». Ouvrage de M. Alain ROUQUIE, Essais, Paris, 1998.
Crédit photo : Pascal Drouhaud.