Les partenariats public-privé au cœur de la relance économique
Comment soutenir l’économie d’un pays après la crise du Covid ? “Reconstruire mieux” et faire de la relance économique un facteur de progrès sociétal et environnemental ? C’est toute l’ambition du programme de “Relance verte” adopté par l’Union européenne en juillet 2020, dont 5,9 milliards seront octroyés à la Belgique. Les autorités belges ont, quant à elles, adopté de nombreuses mesures de soutien à l’économie et aux entreprises, dont la création d’un Fonds fédéral de transformation de 750 millions €.
Mais poser les bases d’une relance vertueuse nécessite plus que l’injection massive de capitaux dans une économie en difficulté. Cela requiert une expertise, une vision à la fois sociétale et entrepreneuriale de l’investissement et un engagement sans faille du secteur privé pour mener à bien cette transformation. Les pouvoirs publics en sont parfaitement conscients.
Plus que jamais, les fonds issus d’un partenariat public-privé constituent une des clés du processus de relance que les citoyens et les entreprises attendent. Pour les gouvernements, il s’agit de trouver un partenaire indépendant qui, rodé à l’exercice, sera un interlocuteur de confiance capable d’une gestion saine et éclairée des fonds, tout en proposant des solutions concrètes de financement aux entreprises. Pour le gestionnaire qui a été désigné, c’est une reconnaissance de son expertise et une réelle preuve de confiance. Cela reflète aussi sa volonté d’avoir un impact positif sur la société.
Belgian Recovery Fund
Le gouvernement belge et la Société Fédérale de Participations et d’Investissement (SFPI) ont récemment désigné Tikehau Capital pour gérer le Belgian Recovery Fund, suite à une large consultation internationale. L’objectif de ce fonds est de soutenir l’économie réelle et de répondre aux besoins des entreprises mises en difficulté par la pandémie mais qui étaient en bonne santé financière et opérationnelles avant la crise. Pour les entreprises qui seront financées, c’est aussi une opportunité de lever des fonds auprès des banques en générant un effet multiplicateur.
Concrètement, le Belgian Recovery Fund totalisera jusqu’à 350 millions € et accordera dans les cinq prochaines années des prêts subordonnés et/ou convertibles, sur la base d’un business plan prometteur, aux entreprises qui souhaitent améliorer leur solvabilité. Le fonds a deux sources de financement : 100 millions €, qui proviennent de la SFPI et jusqu’à 250 millions €, qui seront mobilisés auprès des investisseurs institutionnels belges et internationaux (sociétés d’assurance, banques et fonds de pension). Fidèle à sa politique d’alignement d’intérêts, Tikehau Capital investit 15 millions € de ses fonds propres dans le fonds.
L’établissement d’un partenariat public-privé pour la gestion du Belgian Recovery Fund est une réponse adéquate aux enjeux spécifiques de cette relance, qui se caractérisent par l’urgence d’agir et une certaine complexité de mise en œuvre. D’une part, cela permet un “effet levier” et la mobilisation rapide de capitaux privés, qui doivent être réinjectés au plus vite dans l’économie réelle. D’autre part, le gestionnaire d’actifs apporte aux pouvoirs publics son expertise tant sur les plans juridique et technique, que financier, pour garantir une redistribution efficace et équitable des fonds mobilisés.
Le gestionnaire d’actifs, un acteur du changement
Avoir un impact positif sur la société est ce qui donne du sens à notre métier. C’est la définition même de l’investissement, qui désigne tout autant l’action d’affecter des ressources pour accroître la richesse d’une économie, que la notion de résultat, de jalons à mettre en place pour l’avenir. Et donc la capacité à influer sur l’économie réelle et à relever les nombreux défis auxquels notre société est confrontée, comme par exemple les transitions énergétique et digitale.
Le monde de la finance a un vrai rôle à jouer, car ces transitions ont un coût important : d’après la plateforme européenne sur la finance durable, près de de 500 milliards € devront être investis annuellement en Europe, pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. Le gestionnaire d’actifs, lui, devient la cheville ouvrière de cette transition. Il permet de mobiliser les financements privés et de les rediriger vers l’économie réelle, en mettant l’accent sur les investissements qui contribuent à soutenir l’effort public et à atteindre les objectifs de durabilité.
Pour le succès de la relance économique européenne et belge sur le long terme, il sera tout aussi essentiel non seulement de joindre les paroles aux actes, mais aussi de mettre à profit cette transformation pour le développement d’une économie plus moderne, durable et inclusive.