Le franco-italien ATR se positionne parmi les pionniers de l’avion hydrogène

Publié le 07 octobre 2021
atr

Après une année difficile due à la pandémie, l’entreprise ATR compte sur l’hydrogène pour devenir un leader mondial des avions « zéro émission ».

Après son classement dans le top 10 des compagnies aériennes mondiales et l’acquisition de ces tous nouveaux avions, Air France a beaucoup fait parler d’elle ces derniers jours. Mais aujourd’hui, c’est la filiale ATR d’Airbus, partagée avec l’italien Leonardo, qui se trouve au coeurs des discussions dans la filière aéronautique. Cette dernière est en effet résolument décidée à prendre le virage de la transition énergétique afin de répondre aux enjeux climatiques et de se positionner en leader dans le futur du secteur.

 

Des avions régionaux à hélices à la pointe de l’aviation verte ?

ATR, historiquement spécialiste des avions régionaux à hélices, est devenu le moyen pour Airbus de travailler sur des prototypes d’avions à hydrogène avec ses appareils ATR42 et ATR72. Cela répond en outre à l’objectif du premier avion « zéro émission » d’ici à 2035 annoncé par Airbus. Une dynamique qui s’est accélérée avec l’arrivée d’Universal Hydrogen à Toulouse, où sont basées les deux entreprises tricolores, une start-up américaine dans la décarbonation du transport aérien grâce à des kits clés en main et prêts à l’emploi. ATR s’est également entouré de deux autres partenaires, avec le producteur de bio-carburants société Braathens et Nesté, pour opérer des phases de tests sur des carburants d’origine non pétrolière. L’objectif étant d’obtenir une certification européenne pour des vols avec des carburants 100% alternatifs en 2025.

ATR doit désormais assurer sa place dans le marché, en tant que numéro un mondial des avions régionaux. Stefano Bartoli, directeur exécutif de l’entreprise, précise ainsi : « Nous prendrons les solutions technologiques qui se présenteront pour réduire les émissions de CO2, à condition qu’elles soient abordables et qu’elles ne compromettent pas la rentabilité de nos avions, souligne le patron d’ATR. Notre clientèle est largement constituée de très petites compagnies régionales, qui n’auront pas toutes les moyens ni l’envie d’opérer des avions à hydrogène ». Avec l’arrivée de nouveaux entrants dans le marché et une année 2020 presque au point mort pour ATR mais aussi pour tout le secteur, la prise de risque doit être modérée.

Mais la sortie de crise, qui reste encore incertaine, devrait se renforcer dans les prochains mois. Avec une trentaine d’avions stockés qui ont d’ores et déjà trouvé un acquéreur, le e-Commerce et la commande de 30 ATR par Fedex en 2017, l’avenir se présente sous les meilleurs auspices.