Ursula von der Leyen dévoile les priorités pour l’UE dans son discours sur l’état de l’Union
La présidente de la Commission européenne s’est prêtée à un jeu d’équilibriste à l’occasion du traditionnel discours sur l’état de l’Union. En marchant sur le fil des priorités, Ursula von der Leyen a présenté mercredi dernier les chantiers qui attendent le Vieux Continent, mettant au cœur des préoccupations la question de la souveraineté européenne.
C’est un bilan positif qui ressort des premières lignes du discours de l’Union, avec notamment une mise en exergue de la progression favorable de la situation sanitaire. « L’Europe est à la pointe au niveau mondial » sur les vaccins, s’est ainsi félicitée la présidente.
Pour une Europe souveraine : soigner, éduquer, réguler
Avec 70 % de la population adulte vaccinée à la fin de l’été, l’Union a tenu sa promesse et prend ainsi de l’avance sur les Etats-Unis et le Royaume-Uni. En plus d’avoir atteint son objectif vaccinal, l’UE a exporté plus de 700 millions de doses vers le reste du monde. Un don de 200 millions de doses aux pays à faibles revenus s’ajoutera également à la note dès le premier semestre 2022, en plus des 250 millions attendues cette année.
Galvanisée par l’accalmie épidémique, l’UE compte désormais sur la reprise économique pour aborder la question de l’équité à l’égard de la jeunesse mise sous cloche lors de la pandémie. Dans le cadre de son nouveau programme baptisé Alma, l’UE proposera aux jeunes sans emploi ou sans formation « la possibilité d’une expérience professionnelle temporaire dans un autre Etat membre ». Le volet fiscal n’est pas en reste : pour assurer une équité en matière d’imposition, la Commission a annoncé prendre à bras-le-corps les bénéfices camouflés derrière des sociétés écrans. Ainsi, l’ensemble des produits issus du travail forcé seront exclus de l’UE.
Mais la lumière au bout du tunnel est encore loin et la liste des priorités pour l’UE s’allonge. Alors que « nous entrons dans une nouvelle ère d’hypercompétitivité », l’UE fait de question de la souveraineté une priorité absolue. La pénurie de puces est un défi supplémentaire pour le Vieux Continent, qui prévoit par ailleurs d’appliquer une loi sur les semi-conducteurs.
Former un rempart contre la Chine
Le sommet UE-Balkan, qui se tiendra début octobre, sera l’occasion d’aborder la question sensible des « Nouvelles routes de la soie » et de l’offensive chinoise dans le domaine. Une problématique majeure pour l’UE qui a pourtant massivement investis dans cette région dans laquelle l’influence de nombreuses puissances étrangères domine toujours. Pour obtenir sa part du gâteau, l’Union entend renforcer ses partenariats européens et resserrer les liens avec le pays de l’Oncle Sam.
La présidente s’est également attardée sur le dossier épineux afghan, pointant du doigt les déboires européens et l’insuffisance des actions. Face à un manque de « volonté politique », elle a annoncé son intention d’organiser avec Emmanuel Macron un sommet sur la défense, au premier semestre 2022. Une annonce inhabituelle qui n’a pas manqué de faire du bruit à Bruxelles, alors même qu’un sommet sur le même sujet est déjà prévu en mars 2022 et que les tensions liées à l’abandon par l’Australie du contrat avec Naval Group se poursuivent entre Paris, Washington et Canberra.
"L’Europe 🇪🇺 a besoin d’une âme, d’un idéal et d’une volonté politique au service de cet idéal.
Au cours des 12 derniers mois, l’Europe a donné corps à ces propos" – Ursula @vonderleyen#SOTEU https://t.co/IRiZTiDu0D
— Commission européenne 🇪🇺 (@UEFrance) September 15, 2021