Spécialisée dans la gestion des notes de frais en entreprises, la start-up française Mooncard a levé 20 millions d’euros et compte bien rivaliser avec les autres fintechs du secteur.
La solution proposée par Mooncard a de l’avenir puisqu’elle permet de gérer en ligne à 100% les notes de frais. Il suffit de prendre une photo des reçus des dépenses du mois, les données de paiement sont alors automatiquement préremplies et traitées par la comptabilité de son entreprise. Il n’est donc plus nécessaire de saisir sur un fichier Excel chaque dépense puis d’imprimer les justificatifs pour les apporter à la direction financière de son entreprise.
Une solution innovante attendue par de nombreuses entreprises
Les justificatifs papiers sont stockés numériquement, la direction financière peut paramétrer les plafonds des cartes de l’entreprise, une liste de marchands autorisés, les horaires d’utilisation, et suivre en temps réel toutes les dépenses des salariés. Cet outil facilite le travail de la comptabilité, qui peut gérer à distance tous ces paramètres, simplifie les démarches administratives et fluidifie grandement la gestion des notes de frais. La croissance de Mooncard a été multipliée par 10 en deux ans, portée par la montée en puissance du télétravail.
Cette levée de fonds annoncée par Mooncard à hauteur de 20 millions d’euros a été faite auprès de Blackfin Capital Partners, Partech et ses investisseurs historiques Aglaé Ventures et Raise Ventures. Si la start-up souhaite grâce à ce tour de table élargir ses horizons à l’international, notamment en Allemagne, aux Pays-Bas et en Espagne, elle n’est pas encore aussi avancée que ses concurrents. En effet, ses concurrents français Jenji, Rydoo et Spendesk sont déjà implantés hors de France. D’autres fintech telles que Soldo (UK) ou Pleo (Danemark) sont déjà bien développés en Europe. Mooncard ne se laisse pas faire et compte bien avec cette nouvelle levée de fonds rivaliser avec ces autres start-ups.
🌻 Bravo à @mooncard_co, membre de France FinTech, pour cette belle levée de 20M€ auprès de 2⃣ nouveaux fonds @PartechPartners, @BlackFin_Tech
La #fintech va intensifier son développement en 🇫🇷 & s’implanter à l'International pour tuer les notes de frais !https://t.co/zsIfixdwgJ— France FinTech (@FranceFintech) September 3, 2021
Une ambition à la hauteur des levées de fonds
Cette annonce suit de deux ans et demi la première levée de fonds réalisée par Mooncard à hauteur de 5 millions d’euros levés auprès d’Aglaé Ventures, RAISE Ventures et ses business angles historiques. Les autres fintechs ont une légère avance car Spendesk a levé 100 millions d’euros en juillet dernier, Pleo 150 millions de dollars et Soldo 180 millions de dollars.
Cependant, cela s’explique d’abord par la nationalité des investisseurs qui, à la différence de ceux de Mooncard, ne sont pas français et investissent des sommes plus importantes. D’autres part, les cibles ne sont pas les mêmes, et c’est là que Mooncard se différencie. Ses concurrents visent des TPE/PME qui ont l’habitude de volumes moins importants que des grands comptes, mais Mooncard vise principalement les grands comptes et les ETI. Ses concurrents ont besoin de davantage de cash en marketing et acquisition que Mooncard puisque leur business model repose sur un abonnement par utilisateur et une commission sur le paiement, elles doivent donc conquérir un nombre important de clients.
Les ambitions de la jeune pépite française sont en tout cas grandes et s’inscrivent dans la dynamique des start-ups de la French Tech. Elle a déjà parmi ses 3000 clients des grands comptes comme Air France, Vinci ou Cora et n’a pas encore équipé tous les salariés de ces entités de cette solution, la marge de progression est donc importante. Elle travaille également avec des acteurs du secteur public comme l’Education nationale, les services du Premier Ministre ou le CNRS. Au niveau du recrutement, elle compte bien doubler ses effectifs et atteindre 100 nouveaux postes d’ici 2022.