Avec un rythme habituel de levées de fonds tous les deux ans, la French Tech a connu une accélération et une nette augmentation de ses dotations !
Pierre Entremont, co-fondateur et partner du Fonds Frst, a récemment expliqué qu’il s’agissait d’un « phénomène nouveau qu’on observe en effet depuis le Covid. C’est la manifestation à la fois de l’abondance de capitaux sur le marché et de la vitesse de croissance des start-ups les plus véloces, qui grandissent plus vite qu’avant ». Parmi les plus impressionnantes, on retrouve les deux levées de fonds en 6 mois de Kili Technology, qui a gagné 5 millions en janvier puis 21 millions en juillet, mais aussi pour Sorare, avec 3 levées de fonds, dont deux de 3,5 millions en juillet 2020 puis en janvier et 40 millions d’euros en février.
Des entreprises comme Algolia, une plateforme de API de search, a réussi a levé, fin, juillet, un tour de table de 126 millions d’euros ! Contrairement à ce qu’avaient prédit certaines scaleups comme Doctolib ou Mano Mano en annonçant une levée par an, ce sont les start-ups qui attirent les investisseurs, et dépassent même les chiffres annoncés.
#Frenchtech : une entreprise française fondée en 2012 par un étudiant de l'@essec a levé 500M de $ et est valorisée à 2.8Mds de $https://t.co/3vu5cYMxM4
— Planète Grandes Écoles (@PlaneteGe) August 16, 2021
Plus de risques et plus de gains ?
Si les investisseurs se tournent vers ces jeunes entreprises, c’est notamment parce que « cela devient intéressant à partir du moment où l’entreprise a un modèle qui fonctionne, qui a trouvé son product-market fit et qu’elle peut montrer des clients, des chiffres de croissance », ajoute M. Entremont. François-Xavier Leduc, co-fondateur et CEO de Kili Technology, surenchérit sur les conseils de M. Entremont en disant que « Quand une entreprise est solide sur ses fondamentaux (le produit, la stratégie, le business développement), alors il ne faut pas hésiter à lever de l’argent, même quand ce n’est pas indispensable et qu’on a encore de la trésorerie », afin de prouver le plus vite possible que la levée de fonds est pertinente.
Ces accélérations des levées de fonds pourraient avoir des conséquences, quelles soient positives et négatives, du côté des entreprises mais aussi des investisseurs. Si les entreprises s’en réjouissent, les VCs prennent plus de risques. En investissant plus vite, plus fréquemment et avec des montants plus élevés, d’autres capitaux ne pourront plus s’aligner sur les géants, et devront donc abandonner leurs parts, ou accepter des capitaux plus faibles dans les entreprises.
L’objectif de l’emploi à l’horizon
Pour les nouveaux investisseurs, cela est également synonyme d’une entrée plus lente dans le marché. Pierre Entremont ajoute que « certains fonds seront obligés de passer leur tour parce que leur niveau de détention ne sera pas rentable par rapport au temps qu’ils consacreront au suivi de l’entreprise ». Cette tendance pourrait amener une meilleure rémunération des VCs qui auront pris des risques. Leur investissement, qu’ils auront payé à bas prix, aura multiplié leurs gains sur le long terme. Les levées consécutives ancrent notamment la valorisation dans l’histoire de l’évolution du capital de la scaleup et donnent aux actionnaires la liquidité qu’ils attendaient auparavant d’une cotation.
#startup Réaliser une levée de fonds auprès d'un grand groupe corporate, qui acquiert à cette occasion une participation minoritaire dans une startup, présente quelques spécificités par rapport à l'entrée d'un fonds de VC classique. Que faut-il savoir ? https://t.co/JB0YSHzO0C
— Patrice Selosse (@PSelosse) August 14, 2021
Pour les entreprises, l’accélération des levées de fonds, outre le gain financier, pourrait également avoir un effet positif sur l’emploi. Si aujourd’hui celles-ci peuvent se faire rapidement, d’autres levées de fonds nécessitent plus de temps, de stratégie et de travail. Cela pourrait « favoriser la création de nouveaux rôles dans les entreprises », explique Pierre Entremont, comme un « chief investors officer », dont le poste serait dédié à la « professionnalisation de la fonction finance des start-ups et les relations avec les investisseurs en produisant les documents exigés et en répondant à leurs questions », ajoute le co-fondateur du fonds Frst.
Cet engouement de plus en plus certain pour la French Tech laisse présager un bel avenir pour le savoir-faire hexagonal. Grâce aux investisseurs étrangers, davantage de nos entreprises ont l’occasion de s’étendre à l’international et de conquérir de nouveaux marchés. Spendesk, une plateforme de gestion des dépenses en entreprises, a récemment levé 100 millions d’euros auprès de l’américain General Atlantic, compte bien utiliser ces fonds pour accroître son marché en Europe d’abord, en Allemagne et au Royaume-Uni précisément, mais aussi aux Etats-Unis pour la suite.