Un satellite européen reprogrammable depuis la Terre attire les convoitises
Le tout premier satellite reprogrammable depuis le sol a été mis en orbite. Cette innovation made in Europe, qui devrait être opérationnelle d’ici la fin de l’année, attire déjà la convoitise des Etats et des entreprises du monde entier.
C’est un véritable succès pour le lancement d’Ariane 5, qui a quitté la Terre dans la nuit de samedi, depuis son pas de tir de Kourou, en Guyane. « Une mission emblématique pour Ariane 5 », note le président exécutif d’Arianespace, Stéphane Israël, qui se réjouit de la mise en orbite de deux satellites de télécoms pour le compte du français Eutelsat et le brésilien Embratel.
Le Graal des satellites
Le satellite Star One D2 du brésilien Embratel, dont la construction a été confiée à l’américain Maxar suscite déjà la convoitise, tout comme le second, Quantum, issu d’un partenariat public-privé entre l’opérateur de satellites Eutelsat, le constructeur Airbus Space et l’Agence spatiale européenne. L’Europe, qui n’a pas de quoi envier ses voisins, a développé un satellite dernier cri. « Contrairement à un satellite de télécoms GEO classique qui sert une vaste région avec des paramètres figés, Eutelsat Quantum est un satellite reprogrammable depuis le sol », précise Pascal Homsy, directeur technique d’Eutelsat.
🚀 La fusée Ariane 5 a lancé le premier satellite "flexible", une première mondiale ! Nommé "Eutelsat Quantum", ce satellite est capable d'être reconfiguré en quelques minutes contre plusieurs jours pour les autres ! ❤️ pic.twitter.com/IGPH4nokVh
— Le Média Positif 🍀 (@LMPositif) August 5, 2021
Cette innovation offre la possibilité à chaque client de programmer la capacité de transmission de données, la puissance, ainsi que la fréquence nécessaire durant un temps prédéfini. Ainsi, le satellite permettra aussi bien de suivre des bateaux que des avions de chasse, tout « en leur apportant une capacité de connectivité et d’échanges de données ». Les gouvernements tout comme les entreprises pourront tirer profit du Saint Graal des satellites pour suivre un groupe aéronaval ou encore échanger avec des véhicules terrestres.
Plusieurs Etats et sociétés ont d’ores et déjà fait part de leur intérêt, conscients du potentiel exponentiel de cette technologie. Ils auront au préalable la possibilité d’expérimenter le satellite d’ici la fin de l’année. De quoi propulser l’Europe sur le devant de la scène aérospatiale.