Lors de la conférence de presse du 20 juillet dernier, la Commission européenne a présenté plusieurs initiatives pour lutter contre le blanchiment d’argent, avec notamment la création d’une autorité européenne chargée d’y faire face.
Après de nombreux scandales, la Commission européenne a annoncé lors d’une conférence de presse le 20 juillet dernier, qu’elle souhaitait créer une agence contre le blanchiment d’argent pour lutter contre le financement du terrorisme. La Commission explique dans un communiqué : « L’objectif est d’améliorer la détection des transactions et activités douteuses et de combler les failles utilisées par les criminels ».
La Commission européenne a annoncé qu'elle souhaitait créer une agence contre le blanchiment d'argent dans le cadre de propositions législatives destinées aussi à mieux lutter contre le financement du terrorisme, après plusieurs scandales ayant impliqué des banques de l'UE#AFP pic.twitter.com/5fO4TrzT6X
— Agence France-Presse (@afpfr) July 20, 2021
Des scandales qui coûtent cher
L’annonce de ce projet date d’il y a un an, à la suite de plusieurs scandales. Ces affaires concernent très souvent des filiales des banques localisées dans les États baltes de l’Union européenne, utilisées par des Russes fortunés pour des transactions douteuses. Parmi les scandales, on peut citer l’affaire liée à la Danske Bank, entre 2007 et 2015, près de 200 milliards d’euros ont été blanchis via sa filiale estonienne, une affaire qui a eu aussi des répercussions sur la Deutsche Bank. Plus récemment, ce sont les bureaux de la banque danoise Nordea qui ont été perquisitionnés dans le cadre d’une enquête sur le blanchiment de capitaux.
Ces activités ont un coût important sur l’UE, elles pèsent près d’1 % de son PIB, soit l’équivalent d’environ 130 milliards d’euros selon Europol. Mairead McGuinness, la commissaire européenne aux services financiers a déclaré : « L’ampleur du problème ne peut être sous-estimée et les failles que les criminels peuvent exploiter doivent être comblées.”
Une volonté de positionner l’UE comme un régulateur puissant dans le domaine
La Commission européenne propose donc un changement majeur afin de lutter contre le blanchissement et le financement du terrorisme avec la création d’un règlement rassemblant toute les directives actuelles, de manière à stopper les divergences entre législations nationales et aux interprétations trop laxistes. Pour cela, la Commission a annoncé la création d’une autorité de lutte contre le blanchiment de capitaux qui emploiera approximativement 250 fonctionnaires européens comme l’explique Nicolas Véron : « Le paysage du contrôle est morcelé pays par pays. Les agences nationales ne se parlent pas entre elles. Cette autorité européenne est indispensable »
Cette autorité aura pour mission de coordonner les autorités nationales de contrôle, mais sera également chargée de surveiller directement certaines banques et établissements financiers considérés comme ayant un profil de risque de blanchiment.
Le Parlement européen semble en premier lieu bien accueillir ces propositions, au cours des prochains mois, les députés et les Etats membres étudieront cette question. En 2026, la nouvelle autorité devrait être fonctionnelle.