Le secteur de l’emploi connaît un pic en cette première moitié d’année 2021. Le cabinet de recherche Trendeo annonce que le nombre de suppressions d’emploi est à son plus bas niveau depuis 2009 et que la courbe de création d’emplois en prend le contrepied dans un mouvement de croissance.
Les indicateurs conjoncturels du deuxième trimestre 2021 montrent une tendance à la reprise globalisée de tous les secteurs avec des effets de la crise sanitaire moins lourds. Dans une optique de sortie de crise, la Banque de France annonçait le recul des activités à 3 %. Pourtant ce retrait n’a été « que » de 2 % par rapport à la situation d’avant crise. Cette reprise de l’emploi est portée autant par des investissements étatiques que par des fonds privés. Les chiffres du début d’année ont été plutôt bons en termes de reprise de l’activité et de l’embauche et l’emploi a connu une véritable accélération entre avril et juin, avec 41 000 places comblées. Un élan qui représente une augmentation de 15 % par rapport à la moyenne trimestrielle observée depuis 2009 qui tournait autour des 35 000 emplois.
Tout n’est cependant pas rose. A contre courant, le deuxième trimestre est aussi synonyme de destruction de 7 000 postes. Par soustraction, ce sont finalement 34 000 emplois qui ont été réellement pourvus. C’est une victoire pour le gouvernement qui a donc réussi à contenir les effets néfastes de la crise grâce aux mesures d’urgence. Le chômage partiel, les prêts garantis par l’État, les reports des charges mais aussi l’activité partielle de longue durée ont permis aux TPE et PME de respirer.
Industrie a longtemps rimé avec fermetures d’usines.
Depuis 2017, mon projet est clair : inverser la vapeur et retrouver notre souveraineté.Pour la première fois depuis 20 ans, la France a recréé de l’emploi industriel. Nous pouvons collectivement être fiers !
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) July 16, 2021
Le réveil de l’emploi industriel
Deux secteurs sont sortis gagnants de la crise, l’industrie française, qui était sous perfusion depuis une dizaine d’années, reprend de la vivacité et un secteur plus neuf, le numérique, entraîné par la généralisation du télétravail durant les confinements. Selon l’administrateur de Numeun, “ les dépenses des entreprises, autant en achat de logiciels qu’en services informatiques devraient augmenter de 8 % cette année “. Toutefois, dans un mouvement inverse à l’industrie qui a besoin d’une main d’œuvre locale, les emplois de services pourraient se voir détruits à cause d’une fuite vers l’étranger due la numérisation et au télétravail.
Notons enfin que les emplois créés au cours du premier semestre sont aussi des chimères associant financements public et privé. L’état investit de manière stratégique dans des entreprises dites “à impact”, c’est-à-dire qui jouent un rôle environnemental, social ou encore stratégique. Positif au premier trimestre 2021, le solde net des emplois industriels atteint la création de 10 000 emplois contrairement à l’année 2020 qui s’était révélée plutôt négative. L’augmentation de 9 % des investissements dans le secteur agroalimentaire a engendré la création de 2 254 postes. Ajoutons aussi qu’au cours des douze derniers mois une soixantaine de projets de relocalisation ont été menés à bien. Le plan France Relance a promu la relocalisation notamment avec des projets stratégiques (pharmaceutique et technologique) pour pallier les manques subis durant la pandémie (médicaments, masques). Le second secteur, celui du numérique, a créé pas loin de 18 500 emplois : c’est unanimement l’activité la plus créatrice d’emploi.