L’ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) annonce que les abonnements Internet à très haut débit sont désormais majoritaires en France. Cette avancée majeure est due en grande partie au déploiement de la fibre, pour laquelle la France est grande championne européenne.
L’aventure a débuté il y a plusieurs années sous la présidence de François Hollande avec le plan “France très haut débit” lancé en 2013. L’enveloppe annoncée de 20 milliards d’euros devait être étalée sur 10 ans, jusqu’en 2023. Aujourd’hui l’Arcep explique que 51 % des abonnements internet fixes sont en très haut débit, soit 30,9 millions d’accès comptabilisés au premier trimestre 2021. L’essor de la fibre est la principale cause de cet aboutissement. La France, avec l’investissement des opérateurs et de la puissance publique, l’a démocratisé bien plus vite que ses voisins européens.
Un déploiement à marche cadencée
Les bons chiffres du premier trimestre 2021 ne sont pas sortis de nulle part, l’avancement d’une France majoritairement en très haut débit étant déjà bien entamé auparavant. Toutefois la marche s’est accéléré depuis 2016, lorque seulement 16% des foyers avaient accès à un débit internet de plus de 30Mbits/s. A cette époque, 5,9 millions des locaux étaient éligibles à la fibre, tandis qu’en 2021 se sont 25,6 millions d’habitations qui le sont. En l’espace de 5 ans ce chiffre a triplé, au contraire des installations de câbles coaxiaux qui ont entamé leur décroissance à hauteur de 16,5 % l’année dernière.
Cette accélération est aussi la conséquence partielle de la crise sanitaire, la digitalisation s’étant accélérée avec la présence de plus en plus importante du net dans toutes nos activités comme le télétravail ou encore les achats en ligne. Le très haut débit devient un confort nécessaire pour assister aux visioconférences ou transférer des fichiers volumineux. Laure de La Raudière, présidente de l’Arcep, commente ainsi : “ces chiffres traduisent l’appétence des Français pour le haut débit”.
Le spectre de la fracture numérique
Bien que la majorité des Français soit désormais équipée, il reste 49 % des abonnements internet qui ne sont pas sous un régime de très haut débit. Au sein de l’Hexagone, la différence entre territoires est parfois prégnante. Si Paris et ses alentours sont couverts à 80%, les territoires ruraux ne sont couverts qu’à 50 % voire 25 % dans des cas extrêmes. D’autant plus que la rapidité à laquelle le réseau s’est construit a entraîné des problématiques techniques notamment sur les raccordements entraînant parfois ce que l’on appelle dans le milieu des “plats de nouille”. C’est-à-dire des points de mutualisation mal rangés qui empêchent certains intermédiaires de bien travailler.
Notons aussi que 20 à 30 % des nouveaux raccordements sont des échecs à cause d’erreurs de calendrier, de mauvaises adresses ou encore des soucis techniques. En revanche, malgré ces fausses notes, les deux-tiers des foyers sont désormais éligibles à la fibre, et le projet de couvrir tout le territoire avec un internet très haut débit d’ici 2025 paraît donc envisageable.