TotalEnergies veut se passer totalement d’huile de palme d’ici 2023

Le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné a déclaré le 4 juillet 2021 dans le magazine “La Provence” mettre fin à l’utilisation de l’huile de palme, composante de ses biocarburants, d’ici 2023. Cela commencera par la raffinerie de de La Mède, par la suite la décision s’étendra pour tout le groupe français.

En 2019, Total soutenait un amendement pour réintégrer l’huile de palme dans le cahier des charges des biocarburants, de cette manière la fiscalité de la matière première était allégée. Pendant cette affaire, Patrick Pouyanné avait déposé un recours auprès du Conseil d’État car l’emploi des 250 salariés de la raffinerie de La Mède aurait d’après lui été menacé. Dernièrement, TotalEnergies s’est en revanche trouvée dénoncée par Greenpeace pour l’utilisation de différentes huiles végétales controversées dans la formule de ses carburants végétaux comme la fameuse huile de palme ou l’huile de soja.

Un tournant pour la raffinerie de La Mède

La pression fiscale sur l’huile de palme et les dénonciations de l’organisation non gouvernementale GreenPeace ont fait pencher la balance vers le zéro huile de palme d’ici 2023. Cette année déjà, l’usine créée en 1935 avait fait des économies d’huile végétale, comme l’explique Patrick Pouyanné : “C’est qu’au départ on pensait n’utiliser que 25 % de résidus (huiles usagées, huiles de fritures, graisse animales) et donc avoir besoin de 75 % d’huiles végétales, dont de l’huile de palme.

Et, en l’espace de trois ans, les filières de résidus se sont développées et cette année nous allons utiliser moins de 100 000 tonnes d’huile de palme alors qu’au départ c’était 500 000 puis 300 000 tonnes”. L’usine se consacrera à la fabrique de biocarburant à partir d’huiles recyclées (huile usagées, de friture et des graisses animales). La compagnie multi-énergie étudie la possible construction d’un bio-méthaniseur sur le site pour fabriquer du biogaz.

Changement de paradigme

Au mois de mai dernier, Total a entamé sa transition vers une diversification de ses services énergétiques. Le groupe a d’ailleurs rénové son image de marque, désormais TotalEnergies, et son logo en acrostiche. Bien que TotalEnergies reste à 90 % dans les énergies fossiles, certaines associations comme Greenpeace reprochent encore à l’entreprise un développement trop lent des filières moins polluantes telles que le biogaz et le biocarburant. L’entreprise entend pourtant y investir dans un bio-méthaniseur afin de valoriser les terres qui filtrent les huiles.

D’autant plus que l’huile de palme n’est plus considérée comme une alternative possible par le gouvernement français qui en a levé les allégements douaniers. Globalement le prix des huiles végétales a augmenté sur le mois de juin de 7,8 % à cause de la faible croissance de la production dans les pays d’Asie du Sud-Est. L’indice FAO qui donne la mesure pour les huiles connaît ainsi son plus haut niveau de 2012, gagnant 90 % par rapport à son niveau le plus bas de fin 2020.