La France doit renforcer ses efforts pour faire face au dérèglement climatique
D’après le Haut conseil pour le climat, les efforts réalisés par la France dans la lutte contre le dérèglement climatique ne seront pas suffisants pour atteindre les objectifs de réductions des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030.
Déjà alertée il y a deux ans sur l’insuffisance des mesures prises en matière de lutte contre le dérèglement climatique par le Haut conseil pour le climat, la France va devoir redoubler d’efforts pour mener à bien ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. L’institution tire la sonnette d’alarme dans son dernier rapport sur les risques liés au changement climatique. Elle réclame qu’une véritable stratégie nationale d’adaptation ambitieuse soit édictée pour que la France puisse poursuivre avec succès ses ambitions face au réchauffement climatique.
Les températures hexagonales ont ainsi augmenté de 1,7°C depuis le début du XXe siècle. De plus, les régions sont de plus en plus exposées aux conséquences directes du réchauffement des températures : sécheresses, épisode de gel, vagues de chaleur extrême, dégradation des sols, feux de forêt, risque de submersion… A un an de la présidentielle, l’exécutif joue gros sur le volet climatique et va devoir faire face à une demande croissante d’une part de l’opinion publique pour l’introduction de nouvelles mesures visant à lutter contre ces phénomènes.
Le Conseil d’Etat empresse également le gouvernement de revoir sa copie sur le climat
La semaine dernière, le gouvernement s’est également vu alerter par la plus haute juridiction administrative de la nécessité de prendre des mesures plus ambitieuses pour le climat. Le Conseil d’Etat demande en effet au gouvernement de Jean Castex de “prendre toutes mesures utiles permettant d’infléchir la courbe des émissions de gaz à effet de serre”. La date butoir est fixée au 31 mars 2022 soit 9 mois au cours desquels le gouvernement devra s’appliquer à modifier son positionnement pour remplir des objectifs impérieux sur le climat.
La France s’était engagée à réduire ses émissions de CO2 de 40% d’ici 2030 par rapport à 1990 tandis que les instances européennes envisagent une baisse de 55% des émissions de gaz à effet de serre sur la même période. Pour ce faire, la France va devoir redoubler d’effort pour atteindre une baisse moyenne de 3,3% des émissions par an. Malgré des efforts et des changements structurels majeurs apportés à certains secteurs comme le bâtiment, l’énergie, l’industrie, certaines filières comme celle des transports montrent des signes inquiétant de stagnation dans les efforts pour réduire leurs empreintes carbones.
Concernant les financements alloués à ces objectifs dans le cadre du Plan de Relance suivant la crise sanitaire, le HCC souhaite que ces aides s’inscrivent dans le temps long afin de permettre à l’économie française d’atteindre la neutralité carbone dans les prochaines décennies. Parmi les mesures que pourrait prendre la France en ce sens, le HCC recommande par exemple l’avancement de la date d’arrêt de vente de véhicules thermiques, l’arrêt de l’utilisation d’énergies fossiles dans le chauffage des bâtiments ou encore la fin des exemptions de taxes sur le fioul.