Le groupe Air Liquide rachète le plus grand site de production d’oxygène du monde détenu par Sasol pour 480 millions d’euros. Les 16 unités de séparation des gaz vont permettre à l’industriel français de produire 42 000 tonnes d’oxygène par jour.
Depuis 40 ans, Air Liquide est en partenariat avec Sasol, le propriétaire du complexe industriel de Secunda, et cet investissement est la conclusion de cet accord. Les négociations pour le changement de propriétaire avaient débuté en juillet 2019. Cet achat dantesque intervient alors même que la firme de production de gaz industriel avait multiplié par 4 ses productions d’oxygène médical pour contenter la demande face à la pandémie.
[PR] #AirLiquide has finalized the acquisition of the biggest oxygen production site in the world in Secunda, South Africa. 🇿🇦 The Group plans to reduce the CO2 emissions by 30% to 40% within the next ten years. ➡️ https://t.co/tPSsKojzUe pic.twitter.com/zb3tOjnPSA
— Air Liquide Group (@airliquidegroup) June 24, 2021
Associer développement industriel et transition énergétique
Le rachat de la plus grande usine d’oxygène du monde permet à Air Liquide d’être autonome vis-à-vis de Sasol. Toutefois, les 16 unités de séparation de gaz, et une 17ème supplémentaire consomment beaucoup d’électricité dans un pays où 92 % de l’énergie est produite par des centrales consommant des combustibles fossiles. Le PDG d’Air Liquide, Benoît Potier, rappelle que l’objectif de la firme française “est de combiner efficacité opérationnelle et réduction des émissions de CO2 tout en contribuant significativement au développement de l’économie sud-africaine”.
Pour ce faire, Air Liquid a lancé un appel d’offres pour fournir 600 MégaWatts d’énergie renouvelable à l’horizon 2025. Puis dans l’optique d’accéder à la neutralité carbone, la production sera amplifiée jusqu’à 900 MW en 2030. Cette mesure amènera la réduction de 30 à 40 % de la production de CO2 issu de la production d’oxygène. L’usine de Secunda réemploie 220 anciens employés afin de participer au marché de l’emploi de sud-africain.
L’oxygène, l’or du futur ?
Air Liquide fait un pari peu risqué en misant sur l’oxygène. Déjà en bonne voie, la pile à combustible pourrait devenir une alternative propre à l’utilisation des moteurs thermiques. Celle-ci combine deux gaz, l’hydrogène et l’oxygène, pour produire de l’électricité. Dernièrement, la start-up Hopium a présenté son prototype de voiture à hydrogène Machina. L’oxygène est aussi un gaz utilisé dans le domaine médical comme nous l’a rappelé la crise sanitaire, et avec une population européenne vieillissante, le marché devrait continuer à croître. En pleine expansion et reconquête, le domaine spatial, grand utilisateur d’oxygène concentré, devrait lui aussi suivre la tangente. C’est donc dans un environnement florissant d’opportunités qu’Air Liquide évoluera ces prochaines années.