La fin de la crise sanitaire pourrait marquer le début d’une crise économique et sociale avec l’arrêt des aides gouvernementales. La mise à l’arrêt du “quoiqu’il en coûte” présidentiel pourrait entraîner 6% des entreprises françaises en difficulté financière.
La Banque de France a analysé la situation financière de 205.392 entreprises françaises. Elle estime à 6% la part des entreprises qui pourraient connaître des difficultés financières avec la levée des aides de l’Etat. Malgré ces chiffres alarmants en apparence, elle nuance son analyse en affirmant que la majorité des entreprises disposent d’une trésorerie stable ou haussière pour la reprise économique.
D’après la Banque de France, 14% des entreprises faisant l’objet de l’étude ont connu une hausse de leur endettement et une baisse de leur trésorerie. Pour obtenir une analyse représentative des conséquences réelles de la crise sanitaire dans le champ entrepreneurial, les sociétés subissant déjà des difficultés antérieures à la crise et également celles faisant état d’une certaine stabilité financière ont été exclues du panel.
Des difficultés économiques circonscrites à certains secteurs ?
L’arrêt progressif des dispositifs d’accompagnement de l’exécutif à l’égard des entreprises risquent de causer des difficultés aux entreprises ayant connu une chute de leur trésorerie et un accroissement de leurs dettes. Seul 6% des entreprises analysées font part d’une situation future qui pourrait s’avérer délicate sans pour autant remettre en cause la viabilité de leurs modèles économiques. Le directeur des entreprises à la Banque de France, Alain Gerbier affirme que “ce chiffre n’est pas élevé”. En effet, il faut nuancer ces résultats en prenant en compte le fait que plus de 10% des entreprises, dans les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration en particulier, souffrent le plus de la crise sanitaire. Le secteur de l’art et du spectacle connaît lui aussi des difficultés majeures depuis plus d’un an et demi avec les mises à l’arrêt successives du secteur.
Malgré l’inquiétude qui prédomine dans certains secteurs en raison du climat pesant induit par cette délicate sortie de crise sanitaire, la Banque de France se veut rassurante sur le tableau général de la santé économique des entreprises de l’Hexagone. En effet, entre fin décembre 2019 et avril 2021, la dette cumulée des sociétés a augmenté de seulement 9 milliards d’euros.
La grande majorité des sociétés présentent des résultats stables ou haussiers en terme de trésorerie notamment grâce au recours au PGE. L’optimisme est donc de rigueur pour mener à bien, et de façon durable, la sortie de cette crise sanitaire aux conséquences économiques pouvant s’avérer désastreuse pour des pans entiers de l’économie.