Fin de l’ère Nétanyahou en Israël avec l’investiture du gouvernement de Naftali Bennett
Ce dimanche 13 juin, le paysage politique israélien s’est trouvé bouleversé par l’arrivée au pouvoir d’un nouveau Premier ministre, Naftali Bennett. L’ancien dirigeant israélien, Benyamin Nétanyahou dit “Bibi” a dû abandonner son poste après douze années de règne continue.
La possible dernière année de Benyamin Netanyahou à la tête du gouvernement israélien aura-t-elle eu raison de sa politique ? Un an après le début de la crise sanitaire, dont Israël a servi de laboratoire d’observation planétaire à travers une campagne vaccinale empreinte de succès permettant au pays d’endiguer l’épidémie, puis avec des affrontements violents avec les Palestiniens durant le Ramadan ont chamboulé le champ politique israélien.
Ce dimanche, les parlementaires israéliens ont décidé qu’une page de l’histoire politique du pays devait se tourner. La Knesset a accordé sa confiance à un gouvernement dirigé par Naftali Bennett qui récupère un pays plus que jamais divisé. Il revient à Naftali Bennett, la lourde tâche de succéder à “Bibi” et de mettre en ordre de marche sa délicate coalition et ses 6 parlementaires.
ממשלת ישראל ה-36.
יצאנו לדרך!
בהצלחה🇮🇱 pic.twitter.com/RFfkTBJAwZ— Naftali Bennett בנט (@naftalibennett) June 14, 2021
Naftali Bennett, figure de l’extrême droite religieuse ou modèle de success-story à l’israélienne ?
Naftali Bennett, millionnaire âgé de 49 ans et ayant fait fortune dans la tech est devenu dimanche dernier le 13e Premier ministre de l’Etat hébreu. Ce dernier a immigré en Israël dans les années 1970 et très vite, il reçoit une éducation acquises aux discours nationalistes et d’extrême droite. Il rejoint ensuite Tsahal et sa section sera impliqué dans les opérations militaires menées au Liban en 1996. Enfin, il lance son entreprise de cybersécurité, Cyotta, revendue 145 millions de dollars en 2005. C’est en 2006 qu’il décide de rejoindre le parti de droite nationaliste Likoud et devient l’un des proches du dirigeant de l’organisation, un certain Benyamin Netanyahou. Il se rapproche ensuite des colons israéliens et prend la tête du Foyer Juif, parti historique des colons. En 2019, alors que les discours nationalistes gagnent du terrain en Israël, Naftali Bennett est obligé de créer une nouvelle formation moins radicale pour continuer à exister politiquement. Il n’aura de cesse d’alimenter son discours de petites phrases cliéntélistes et empêchant toute solution viable de l’existence d’un Etat Palestinien aux côtés de celui d’Israël.
Néanmoins, il n’oublie pas son passé d’entrepreneur et prône un ultralibéralisme économique et une certaine ouverture sur certains enjeux sociétaux. Grand stratège, il a su profiter des scandales autour du gouvernement de Netanyahou et est progressivement devenu un figure incontournable pour les coalitions en place à la tête de l’Etat hébreu.
Cet homme devra compter sur une coalition fragile et hétéroclite pour mener à bien son projet gouvernemental. En effet, avec 7 sièges seulement à la Knesset et une alliance inédite allant de la droite dur, à la gauche, en passant par le parti islamiste conservateur, le plus dur reste à venir. Le climat politique et social est électrique et plusieurs dossiers périlleux devront être gérés : le nucléaire iranien, la relance économique post-Covid 19 et encore l’épineuse et historique question palestinienne.