Interrompue à cause du Covid-19, la réforme des retraites fait son grand retour. Le chef d’Etat a demandé à Laurent Pietraszewski, le secrétaire d’Etat chargé des Retraites de tenir prêtes plusieurs pistes de réformes.
En déplacement dans le Lot le 3 juin dernier, Emmanuel Macron a remis sur la table la question des retraites en évoquant de possibles décisions difficiles à prendre. Plusieurs scénarios sont envisagés, dont l’accélération de la réforme Touraine, la suppression des régimes spéciaux ou encore le recul de l’âge légal. Cependant, il a assuré que les deux textes de loi votés en mars 2020 par l’Assemblée ne “pourront être repris en l’état”.
Interrompue par la pandémie l'an dernier, la réforme des retraites reste une "priorité" pour Bercy https://t.co/IzKbrkUoxN pic.twitter.com/gqPSYyAdm6
— Nice-Matin (@Nice_Matin) June 6, 2021
Redresser les finances publiques
Après le “quoi qu’il en coûte”, Emmanuel Macron entend désormais réaliser de nouvelles économies pour redresser les finances publiques et se concentrer sur certaines des réformes de structure jugées comme les plus urgentes par le gouvernement. Les retraites sont les premiers postes de dépenses publiques, les réformer est donc nécessaire pour amorcer ce redressement. La crise sanitaire ayant en effet non seulement mis à l’arrêt la réforme des retraites, mais en ayant également modifié sérieusement les enjeux. Dès l’année dernière, le chef d’Etat a demandé au gouvernement de garder dans l’esprit cette réforme des retraites, le Secrétaire d’Etat chargé des Retraites ayant lui continué d’étudier différents modèles pour mesurer l’effet financier des potentielles mesures.
Une des pistes pouvant être envisagée, est l’accélération et le durcissement de la réforme Touraine, réalisée sous le quinquennat de François Hollande, portant la durée de cotisation à 43 annuités en 2032. Cette réforme permettrait d’économiser environ un demi-milliard d’euros par an à l’horizon 2025, de quoi financer d’autres mesures pour les petites retraites ou encore les jeunes.
L’âge légal et les régimes spéciaux dans le viseur
Une autre des pistes les plus évoquées concerne la fin de certains régimes spéciaux, présentés comme une anormalité par Emmanuel Macron depuis sa campagne présidentielle de 2017. Même si l’idée de faire entrer dans le modèle universel tous les régimes libéraux tels que les avocats semble abandonnée à ce stade, il pourrait y avoir un bénéfice politique – en sus des risques en matière de conflit social – à assumer la suppression de certains régimes spéciaux, à l’image de ce qui a été engagé à la SNCF.
La dernière piste, et la plus radicale serait de relever l’âge légal de départ à la retraite qui passerait de 62 ans à 64 ans. Si chaque année l’âge est augmenté de 6 mois, l’économie atteint entre 20 et 25 milliards d’euros. Piste à laquelle une partie des syndicats s’est opposée rapidement, à l’image de la CGT et son secrétaire général Philippe Martinez qui estime : « L’une des solutions est de revoir les exonérations de cotisation des entreprises qui, d’après la Cour des comptes, ont représenté plus de 90 milliards d’euros » .