L’industrie aéronautique et spatiale a été massivement impactée par la crise sanitaire due au Covid-19. Après des estimations alarmantes concernant une vague de licenciements, il semblerait que le secteur ait su faire face aux défis posés par la situation avec des dispositifs fondamentaux pour la sauvegarde des emplois.
L’année 2020 a ainsi été marquée par 29 plans de sauvegarde d’emploi dans les 52 établissements aéronautiques et spatiaux français selon la direction des études du ministère (Dares). Les dispositifs d’activités partielle ont certes été supérieurs à d’autres secteurs, mais ils ont permis de sauvegarder des emplois initialement voués à la disparition.
Un secteur initialement en bonne santé, frappé de plein fouet par la crise
Le secteur français de l’aéronautique se concentre particulièrement dans la Haute-Garonne, dont il est le principal moteur économique. La zone a donc considérablement pâti des effets de la crise sanitaire. Selon l’Insee, le département est le plus touché dans le secteur avec une suppression de plus de 4900 emplois, en particulier chez les sous-traitants. Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire s’était donc engagé dès le mois de juin 2020 à débloquer 15 milliards d’euros pour soutenir le secteur.
Ce plan a deux objectifs : une réponse à l’urgence de la situation des entreprises quant à la crise sanitaire et une décarbonation durable du trafic aérien. Tout est donc mis en place pour que ce secteur prolifique conserve ses atouts pour l’après-crise et reste compétitif par rapport à ses concurrents étrangers. Selon la direction des études du ministère (Dares), les embauches ont chuté de 70 % en avril 2020 et enregistraient encore un recul de plus de 41 % en octobre dernier.
Une crise qui pousse à l’innovation et à la transition dans le secteur
L’aéronautique est un secteur important pour l’économie française et représente désormais quelques 200 000 emplois. Brutalement freinée par la crise, cette filière s’est vue contrainte de recourir à des moyens ingénieux pour sauvegarder les acquis de l’industrie, mais également lui permettre de s’adapter aux mutations actuelles. En effet, les géants de l’aviation comme Airbus entendent soutenir la tendance d’une transition écologique durable pour un secteur souvent pointé du doigt par les défenseurs de l’environnement pour son impact carbone important. Les vols commerciaux représentaient 895 Mt de CO2 en 2018 et de 915 Mt en 2019 sur un total de plus de 43 Gt, ce qui représente plus de 2% des émissions dues aux activités humaines. Les entreprises mettent ce temps à profit afin de développer des innovations efficaces qui permettront une meilleure adaptation du secteur après-crise, et une réduction des émissions sans entraîner de chute massive des vols. Les professionnels se mobilisent en effet pour mettre au point des flottes toujours plus efficaces mais surtout plus écologiques. Airbus s’illustre déjà par des vols alimentés à l’hydrogène mais également par l’utilisation de carburants d’aviation durable.
L’industrie aéronautique n’est pas encore sortie de la crise sanitaire, avec une baisse du trafic international de 85%, s’élevant à plus de 60% au niveau national. Mais le secteur bénéficie de ressources manifestées rapidement, et devrait finalement retrouver, selon les experts, son niveau d’avant crise au courant de l’année 2022. Avant donc le retour à la normale pour le trafic aérien international.