Et si un traitement efficace pour lutter contre les infections à la Covid-19 était développé en France ? C’est ce qu’espère le gouvernement français avec une précommande auprès de la biotech Xenothera de 30.000 doses du médicament XAV-19.
L’exécutif est bien décidé à pallier le retard de la France et de ses laboratoires à développer des vaccins contre la Covid-19. Pour ce faire, il mise sur une biotech nantaise, Xénothéra, avec qui un contrat de précommande d’un candidat-médicament a été passé. Après avoir publié les résultats de la première phase d’essai clinique de son traitement sur 398 patients dans 35 hôpitaux de l’Hexagone, la biotech nantaise affirme que le médicament est efficace et espère parvenir à l’obtention d’une autorisation d’utilisation temporaire à l’été 2021.
La #Biotech nantaise @xenothera s'est engagée depuis plusieurs mois dans la lutte contre la #COVID19 💪
Grâce à cette commande, elle va pouvoir démarrer la production de son candidat traitement, le XAV-19 👏https://t.co/1Sijezojbe
— Paul-François Fournier (@Paul_F_Fournier) May 12, 2021
Ce médicament, basé sur des anticorps polyclonaux, permettrait d’attaquer les infections à coronavirus. Ces anticorps sont d’origine porcine et ont été modifiés en laboratoire. Il permettrait de traiter les infections à la Covid-19 modéré et ainsi d’éviter l’aggravation de la maladie et le remplissage rapide des services de réanimation que les pays touchés par la pandémie ont vécu dans les derniers mois. La précommande du gouvernement français permettra également au laboratoire Xenothera de lancer la fabrication à une échelle industrielle de ce traitement.
Le difficile chemin de croix de la recherche pour trouver le remède contre la Covid-19
Les annonces concernant la trouvaille d’un traitement permettant de lutter contre l’aggravation des infections à coronavirus ont été nombreuses. Toutefois, les résultats ont rarement été à la hauteur des espérances d’après la Revue francophone d’infectiologie. L’épisode de l’hydroxychloroquine, le pari du remdesivir, la colchicine ou encore le tocilizumab et le clofoctol sont autant de médicaments qui ont fait parler d’eux sans montrer de véritables résultats probants et ainsi, permettre d’atténuer le caractère létal de la Covid-19 et donc, de sa dangerosité. La course au vaccin a ensuite largement mis ces pistes en arrière-plan, laissant s’ébruiter la formulation l’espoir de reléguer la pandémie au rang des mauvais souvenirs. La recherche se poursuit toutefois pour guérir les milliers de personnes encore touchées chaque jour.
Pour 95% des personnes atteintes par la Covid-19, les formes induites par le virus se font sans hospitalisation. Mais pour éviter l’aggravation de ces cas, les chercheurs tentent de trouver des pistes prometteuses qui allègeraient le risque que fait planer une surcharge pour les services de réanimation hospitaliers. S’il est permis d’espérer en ces temps de crise, reste à savoir combien de temps il faudra pour parvenir à trouver un traitement efficace et indolore pour les patients. La législation en la matière est stricte et les lourdeurs administratives pourraient ralentir le déploiement de ces remèdes potentiels. L’aide des états aux laboratoires peut permettre d’obtenir des autorisations exceptionnelles et de déployer les moyens nécessaires à la production massive de traitement contre la Covid-19, et la France entend bien jouer son rôle dans ce combat.