Les enjeux de la transition énergétique amènent les pays du monde entier à une course sans précédent à la production d’hydrogène . La France n’a pas à rougir de son positionnement et reste bien classée par rapport à ses concurrents en la matière.
Le gaz à hydrogène, une énergie produite à base de combustion fossile, qui participe à la décarbonisation des industries et des transports lourds ainsi qu’au stockage d’électricité renouvelable, présente un coût encore conséquent aujourd’hui. C’est donc une véritable course à laquelle se livrent une multitude d’Etats et d’industries sur l’ensemble de la planète. Cette bataille pour l’hydrogène vert, bien précieux pour la transition vers un modèle économique et industriel plus durable, présente de nombreux écueils. L’Europe et les autres territoires doivent en revancge composer avec des composants solaires et des batteries dont le monopole chinois confère une posture privilégiée à la République populaire de Chine.
Afin de rétablir cet écart, les industries tentent de maîtriser une partie du processus permettant de gagner de l’hydrogène “vert”. Cette hydrogène verdit s’obtient par électrolyse de l’eau avec de l’électricité renouvelable. Afin de garantir la bonne production de celui-ci, les Etats tentent de développer la demande, les applications et les infrastructures. La mise en place de plusieurs plans nationaux afin d’introduire l’hydrogène vert aux mix électrique composé de nucléaire ou encore de gaz confirme cette tendance. Etats-Unis, Allemagne, France, Portugal, Australie, Chine ou encore le Japon… Les grands États industrialisés s’attèlent à cette course vers l’hydrogène.
Une concurrence accrue entre l’Europe et l’Asie
La Chine, la Corée du Sud ou encore le Japon tentent eux de développer des modèles de production afin de concevoir les transports et les infrastructures pour mener à bien cette course à l’hydrogène. La Chine profite de sa position monopolistique pour fabriquer des piles à combustibles pour les véhicules, quand le Japon conçoit des bateaux pour convoyer l’hydrogène. En effet, les pays asiatiques tentent de décarboner leurs modèles industriels en profitant de leurs capacités à produire à faible coût et ainsi dominer un futur marché prometteur.
Face à cette stratégie asiatique, les grands pays européens comme l’Allemagne, la France ou encore les Pays-Bas tentent de sortir leur épingle du jeu. L’Allemagne bénéficie ainsi d’après le cabinet Sia Partners d’une certaine avance dans les transports, la France dans la production et les Pays-Bas dans les infrastructures gazières. Ces trois pays tentent de mobiliser l’Union européenne pour atteindre son objectif de 12 à 14% d’hydrogène dans le mix énergétique pour 2050 contre 2% aujourd’hui. Les grands groupes du secteur de l’énergie tentent également de s’imposer dans cette course en développant de grands sites de production. Cette nouvelle concurrence risque d’ailleurs de bouleverser la carte mondiale de l’énergie en créant de nouvelles collaborations et interdépendances entre les Etats. C’est déjà le cas avec l’alliance entre l’Allemagne et le Maroc pour produire par l’énergie solaire de l’hydrogène. Les différents enjeux entourant la production d’hydrogène pourraient donc permettre une redistribution des cartes entre les pays dans cette course majeure du XXIe siècle, dans laquelle la France pourrait tirer son épingle du jeu et donner un avantage compétitif majeur à ses entreprises.