Les Etats de l’Union européenne se sont mis d’accord sur l’adoption d’un plan de réduction “d’au moins 55 %” des émissions de gaz à effet de serre de l’UE. Cet accord sera intégré dans la “loi climat” qui a déjà fait l’objet de délibérations lors du sommet sur le climat initié par le président Joe Biden.
Frans Timmermans, vice-président de la Commission chargé du “Pacte vert” européen, s’est montré enthousiaste en déclarant qu’il s’agissait d’un « moment historique pour l’UE”. En effet, l’accord renforce la position de l’UE comme un leader du combat contre la crise climatique alors que Washington a dévoilé, le 22 avril, un projet ambitieux dont la présentation s’est étalée sur deux jours de discussions en visioconférence pour lesquels une quarantaine de leaders mondiaux dont Xi Jinping, Vladimir Poutine, Emmanuel Macron ainsi que le Pape François se sont exprimés.
Le but de ces réunions était de trouver les marges de manœuvres nécessaires pour faire pression sur les principaux pollueurs du monde, afin qu’ils s’investissent véritablement dans la lutte contre le changement climatique. Il s’agissait également de renforcer la coopération entre les 196 pays qui ont signé l’Accord de Paris et les pousser à s’engager encore plus dans la réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre.
Un leadership européen précurseur sur les objectifs de neutralité carbone
Pour Joe Biden, au-delà de l’engagement écologique, c’est avant tour l’occasion de marquer le retour des Etats-Unis en tant que leader auprès des signataires de l’Accord de Paris de 2015. En effet, le nouveau président américain a fait de l’écologie une de ses promesses de campagne, se démarquant de Trump qui avait poussé les Etats-Unis hors de la scène environnementale mondiale. D’après l’économiste Christian de Perthuis, fondateur de la chaire “Economie du climat” à l’université Paris Dauphine, « La première raison de ce sommet, c’est de tenter de relégitimer la posture américaine dans les négociations internationales sur le climat, avec un volet important sur l’alternance après Trump ».
Pour l’Europe, le “Pacte vert” renforce le leadership européen sur la question climatique notamment via l’engagement de l’Europe à devenir “le premier continent climatiquement neutre d’ici 2025”. L’objectif de neutralité concerne l’ensemble des vingt-sept pays de l’UE, et pour les pays encore très dépendants du charbon comme la Pologne, atteindre l’objectif neutralité peut se faire grâce à un système de compensation des émissions de Co2 par des « puits de carbone naturel » en plantant plus d’arbres par exemple. Ce calcul a provoqué un débat houleux chez les eurodéputés verts qui accusent ce système de fausser la pertinence des données en réduisant mécaniquement la baisse réelle qu’ils sont en droit d’exiger des entreprises polluantes. La mise en oeuvre de ces mesures dans les prochains mois et les prochaines années et les engagements de plus en plus nombreux d’entreprises sur ce sujet ne manqueront pas de nourrir à nouveau ces débats.
BREAKING 5h du matin: nous avons un accord sur #ClimateLaw ! Ns allons réduire nos émissions en 2030 de près de 57% par rapport à 1990 #PE était prêt à aller + loin mais le compromis est bon: #UE va faire 2.5 fois + dans les 9 prochaines années qu’au cours des 10 dernières
— Pascal Canfin (@pcanfin) April 21, 2021