La production française du vaccin Pfizer/BionTech a débuté dans une usine d’Eure et Loir
Après les couacs et les retards, la France a démarré la production du vaccin contre la Covid-19 Pfizer/BioNTech sur son sol.
C’est à la frontière de la Normandie et du Centre-Val de Loire que l’entreprise Delpharm, sous-traitant chargé de la production des premiers vaccins anti-Covid-19 d’origine française. Mercredi 7 avril, à Saint-Rémy-sur-Avre, dans l’Eure-et-Loir, les premières doses du vaccin sont sorties de l’usine. Delpharm a pour l’occasion, recruté près d’une cinquantaine d’employés qui participent au conditionnement du vaccin. La substance active est, quant à elle, produite par une autre entreprise et ce n’est pas moins de 20 millions d’euros en équipement, avec la participation financière de l’Etat, que l’entreprise a dû investir pour mener à bien sa mission. L’entreprise, qui est l’un des leaders mondiaux dans le secteur, a ainsi acheté des millions de flacons stériles et de bouchons.
Produire le vaccin en France, c’est accélérer la vaccination, c’est renforcer notre souveraineté industrielle et sanitaire. Merci aux équipes de Delpharm pour leur mobilisation. Et bientôt Recipharm, Fareva et Sanofi ! pic.twitter.com/khwcC8vVFP
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) April 9, 2021
Des denrées précieuses tant la concurrence économique est forte et la demande mondiale importante. Principale contrainte du vaccin Pfizer/BioNTech, l’un des plus utilisés dans le monde à ce jour, notamment face au développement des variants : la température. En effet, le vaccin se conserve à une température de -70°C qu’il faut respecter pour garantir son efficience. Pour ce faire, d’importants volumes de neiges carboniques et de supercongélateurs ont été également commandés pour adapter les stocks de la production. Ces vaccins, une fois conditionnés, passeront une procédure d’homologation d’une durée de un mois avant de pouvoir être injectés. Toutefois, ils ne sont pas spécifiquement produits pour arriver à destination des français. En effet, c’est l’Union européenne qui édicte la distribution, et la France devrait donc bénéficier de 15% de la production de ces doses.
Suffisant pour rattraper le retard européen ?
Le Commissaire européen en charge de la task force Vaccins, Thierry Breton, a déclaré la semaine dernière que “La France est sur le point de basculer dans une production massive de vaccin”. Ce premier semestre a été marqué par de nombreux couacs, et l’Union européenne, comme l’exécutif ont été la cible de virulentes critiques pour les retards conséquents pris dans la stratégie vaccinale. Le géant pharmaceutique français, Sanofi, va participer à la formulation et au remplissage du vaccin Johnson & Johnson avant de produire son vaccin si les essais cliniques s’avèrent réussis.
La France va, grâce à ces sept usines, participer à la fabrication d’environ 250 millions de doses. La ministre déléguée à l’industrie, Agnès Pannier-Runacher, a déclaré que l’ensemble du secteur pharmaceutique français était “à reconstruire” notamment en raison de décennies de désindustrialisation ayant fragilisé le pays en la matière. Quant au vaccin AstraZeneca, victime de diverses polémiques, il attire beaucoup moins les volontaires à la vaccination et ne devrait pour le moment, pas faire partie de la production française.