La filiale de la SNCF spécialisée dans la location de wagons de fret attire l’appétit de nombreux racheteurs potentiels
Après avoir mandaté en octobre 2020, le groupe Lazard pour revendre Ermewa, la SNCF a sélectionné dix candidats pour remettre des offres fermes sur sa filiale de location de wagons de marchandise.
Le deuxième acteur du marché de location de fret Ermewa, est en passe d’être racheté et attire les plus grands noms de la privacy equity mondiale. La filiale de la SNCF, qui gère 42 000 wagons et 60 000 conteneurs citernes, devrait être rachetée en avril prochain, et le groupe a fixé la valeur plancher à plus de 2,5 milliards d’euros.
Une offre qui attire des investisseurs mondiaux
Parmi les dix candidats à l’achat, on peut compter plusieurs américains dont le fond américain fondé par le milliardaire nigérian Adebayo Ogunlesi, Global Infrastructure Partners, qui intervient aux côtés d’Adrian auprès de Suez. On retrouve également en lice Apollo, très impliqué dans les fonds du leasing aéronautique. Ce dernier candidaterait avec PK AirFinance, qu’il a racheté avec Athene, son bras d’assurance à General Electric. ITE, un autre américain qui a débuté dans le leasing ferroviaire avec le rachat d’American Railcar Industries qui exploite 14 000 wagons.
La SNCF a retenu deux consortiums internationaux : la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) associée à la société de gestion d’actifs de Deutsche Bank (DWS), et toutes deux déjà associées à la SNCF. Tout d’abord avec Akiem pour la DWS, un groupe industriel qui propose des prestations de locations de locomotives et dont elle partage le capital avec le groupe depuis 2016 et avec Eurostar pour CDPQ qui est actionnaire de la filiale de la SNCF et qui est également le premier actionnaire d’Alstom, le premier fournisseur de train de la SNCF.
Un seul groupe franco-français
Affiliée à Natixis, la société française d’investissement en infrastructure Vauban s’associe à Swiss Life et au plus gros fond de retraite australien AustralianSuper pour s’ajouter à la liste des candidats. Il reste seulement un duo franco-français en lice : Antin, un fonds d’infrastructures, et EDF Invest, qui assure la gestion des investissements non cotés au sein du fonds de démantèlement des centrales nucléaires d’EDF. L’attractivité de l’offre de wagons de fret de la SNCF constitue en tout cas un motif de satisfaction pour l’entreprise, qui doit faire face aux effets de la crise sanitaire sur sa trésorerie et à l’horizon de plus en plus proche de l’ouverture à la concurrence de certaines lignes en France : deux enjeux stratégiques pour le géant français du ferroviaire.