Dans sa dernière note de conjoncture, l’INSEE table sur un fort rebond de l’économie française en 2021, avec une croissance sur les premiers mois de l’année limitée à 1% par trimestre, après une forte contraction en 2020 liée à la crise sanitaire.
L’institut national de statistique estime que l’activité du premier trimestre restera 4% en dessous de son niveau d’avant crise et mise sur une croissance de 1% pour les deux premiers trimestres de 2021. En fonction de l’évolution de la situation sanitaire, la reprise pourrait s’accélérer et pourrait atteindre un niveau de croissance annuelle tel qu’anticipé par le gouvernement.
Des mesures de moins en moins contraignantes
Depuis janvier, les mesures de restriction sanitaires instaurées par le gouvernement sont moins strictes, mieux ciblées et localisées que lors du premier et du second confinement à l’image du couvre feu de 18h à 6H sur l’ensemble de la France métropolitaine et des confinements le week-end du Nord-Pas-de-Calais et de Nice et ses alentours. L’INSEE estime donc que l’activité économique devrait donc être à l’équilibre entre janvier et mars 2021, tout en restant de 4% inférieure à son niveau de l’avant crise.
Avec l’hypothèse d’un allègement des mesures de restriction à partir de la mi-avril (en l’absence de nouvelles contraintes liées par exemple à un confinement régionalisé ou national), l’activité sera en juin environ 3% en dessous du niveau d’avant crise. Ces résultats vont bien entendu dépendre de l’évolution de la situation sanitaire comme le souligne le chef du département de la conjoncture de l’INSEE, Julien Pouget « Une accélération de l’activité est tout à fait possible, tout dépend comme depuis le début de ce qui va se passer au niveau sanitaire. »
(1/10) 10 graphiques pour illustrer qq résultats parus dans la dernière Note de conjoncture @InseeFr. Tout d’abord, les estimations mensuelles des pertes de PIB et de consommation… qui décrivent un début d’année sur une ligne de crête, comme pr l’épidémie https://t.co/qaje5O1s6z pic.twitter.com/dbxrnn76VE
— Julien Pouget (@J_Pouget) March 15, 2021
L’industrie comme moteur ?
Le secteur de la production manufacturière est toutefois nettement moins touché par la crise et les restrictions sanitaires, il devrait donc soutenir la reprise. En revanche d’autres secteurs, comme celui des services, continuent de souffrir des restrictions, les restaurants et les sites culturels sont fermés depuis le mois de novembre, ce qui commence à, malgré les aides de l’Etat, peser fortement sur leurs activités. Force est de constater que cette relative résilience de l’industrie française va à l’encontre des chiffres des dernières années, dans un contexte où la part de l’industrie dans le PIB n’avait cessé de chuter. Le gouvernement cherche donc à renforcer encore ce secteur pour permettre une réindustrialisation du pays – si indispensable – à l’aune de la transition écologique et numérique.
L’INSEE table en revanche sur une suppression de 77 000 emplois pour le premier trimestre 2021. Le taux de chômage devrait passer ainsi de 8% à 8,5% sur un trimestre pour les raisons présentées par le chef de la division Synthèse conjoncturelle, Olivier Simon : “Avec le retour dans la population active de personnes empêchées de chercher activement un travail qui étaient sorties de la population active au trimestre précédent. Ce retour va faire grossir la population active et donc le nombre de chômeurs”. Le chômage devrait donc progresser sur l’année 2020, sous toutefois atteindre les 10%, avant de redescendre en 2022. Une projection identique à celles de la Banque de France, également publiées il y a quelques jours.