ManoMano, la marketplace française du bricolage, a poursuivi sa croissance en 2020 et veut conquérir l’Europe
Lancée en 2013, ManoMano est devenue en quelques années un espace incontournable du bricolage, et ce devant les géants du numérique, et plus particulièrement l’as des marketplaces, Amazon. La crise sanitaire, loin de faire chavirer sa croissance comme elle a pu le faire pour nombre d’entreprises et de secteurs, a été un véritable levier pour les Français de ManoMano, confirmant la digitalisation des usages et l’importance galopante des places de marché numériques.
Sur le marché du bricolage et du jardinage, les positions dominantes sont traditionnellement tenues par les grandes surfaces de bricolage (GSB), jouissant de fortes parts d’un marché en pleine croissance sur lequel elles ont une expertise reconnue. Néanmoins, la montée du digital et la faible présence de ces acteurs sur le numérique a permis à certains nouveaux venus de se frayer une place aux côtés des leaders traditionnels, à l’image de ManoMano. La petite start-up d’hier est aujourd’hui leader français de la marketplace dédiée au bricolage, avec un volume d’affaire de 720 millions d’euros en France, où la stratégie BtoB de l’enseigne a été payante : “un artisan sur dix est client de ManoManoPro” indiquait-elle dans un communiqué.
Internationalisation, extension des offres, et surtout relation client au coeur du succès de ManoMano
Si les affaires du groupe sont en plein essor en France, c’est également le cas en Belgique, Espagne, Italie, Allemagne et au Royaume-Uni, où l’entreprise s’est implantée. Aujourd’hui, ces positions internationales représentent 40% du volume d’affaires de ManoMano. Cette internationalisation, couplée aux offres à destination des particuliers et des professionnels, a permis à l’enseigne de capter peu à peu plusieurs segments de ce marché. Les ventes ont donc été multipliées par quatre au cours du premier confinement, avec un doublement du nombre d’utilisateurs actifs mensuels, qui atteint aujourd’hui environ 7 millions. Comment expliquer cet engouement pour une plateforme numérique dédiée au bricolage et au jardinage ?
Christian Raisson (ManoMano): "notre objectif n'est pas d'être une licorne, on vise beaucoup plus haut et beaucoup plus loin"
🎙 @ChrisRaiss, @ManoMano_FR, @hchevrillon pic.twitter.com/eMC63Doptl
— BFM Business (@bfmbusiness) February 4, 2021
Tout d’abord, par l’intérêt croissant pour ces pratiques : en 2020, les GSB enregistraient une augmentation de 4,78% de leur chiffre d’affaires, boostées par la crise sanitaire et l’impossibilité à certaines périodes d’avoir accès à des sources d’occupations extérieures, amenant nombre d’amateurs à se tourner vers le bricolage ou le jardinage. Ensuite, par la relation client qui a été le mot d’ordre pour les dirigeants de l’enseigne, reprenant la stratégie bien connue d’Amazon. C’est d’ailleurs en se spécialisant sur le conseil et l’offre de matériel diversifié et spécialisé que ManoMano a pu se démarquer du groupe de Jeff Bezos. Enfin, parce que les GSB ont tardé à fournir une offre compétitive sur le numérique : le nombre de leurs plateformes en ligne fleurissant depuis ces dernières années atteste de la nécessité pour ces acteurs d’investir un marché numérique qui ne cesse de prendre de l’ampleur. Reste à voir si l’avance prise par ManoMano sur ce segment sera confirmée et lui permettra de devenir leader européen comme elle le désire, ou si elle sera rattrapée par les GSB et leurs investissements actuels sur la sphère digitale.