L’attractivité de la France pour les investisseurs étrangers relativement épargnée en 2020
L’économie française a souffert de la crise sanitaire. Elle demeure néanmoins relativement épargnée par rapport aux autres pays en termes d’investissements directs depuis l’étranger. Les effets de la politique d’attractivité menée par les différents gouvernements depuis plusieurs années ?
C’est une statistique rassurante qui est parvenue aux bureaux de Business France dans les derniers jours. Motif de ce soulagement ? Les investissements étrangers en France ont nettement moins baissé qu’au niveau international, avec un recul de 17% sur l’année 2020 pour 40% dans le monde.
La France était arrivée première au niveau européen pour les investissements étrangers
Ce n’est pas moins de 1 215 projets d’investissements d’entreprises étrangères qui ont été réalisés sur l’année 2020. Les chiffres sont meilleurs que donc nettement meilleurs que ce que la crise sanitaire pouvait laisser envisager. De plus, ces investissements ont permis le maintien ou la création de 35 000 emplois selon Franck Riester, ministre chargé du commerce extérieur et de l’attractivité. Quels sont les secteurs concernés par ces investissements et qui nourrit cette attractivité ?
En 2020, nous avons su préserver l’attractivité de la France.
Avec @AgnesRunacher et @j_gourault nous mettons encore + la relance au service de l’attractivité des territoires.#FranceRelance #ChooseFrance 🇫🇷 pic.twitter.com/UPdlXQWrOa— Franck Riester (@franckriester) February 26, 2021
Un quart d’entre eux concerne l’installation et le développement de sites de production avec 13% d’activités de recherche et développement, 13% de services aux entreprises et 6% pour la logistique du fait de l’explosion du e-commerce. Ce sont les Etats-Unis qui occupent la première place des investissements dans l’Hexagone, avec 17% des projets, à quasi égalité avec l’Allemagne avec 16,5%.
Les pays de l’UE représentent les deux tiers des investissements en France. Business France l’explique pour sa part comme l’expression d’une solidarité franco-européenne et comme l’un des effets très concrets et positifs du plan de relance européen de 750 milliards d’euros. Autre bonne nouvelle : les secteurs stratégiques de la santé et des biotechnologies ont connu une croissance de 40% des investissements étrangers en France en 2020. De bonne augure alors que le gouvernement et de nombreux dirigeants souhaitent que la France renforce sa place et son expertise dans ces secteurs fondamentaux.
Une conséquence des réformes enclenchés par Emmanuel Macron ?
Assouplissement du code du travail, allègement de la fiscalité sur les entreprises et fluidification du millefeuille administratif pour les investisseurs… Ces diverses évolutions établies par le gouvernement depuis le début du quinquennat – et souvent entames dès les dernières années de la présidence de François Hollande – auraient-elles permis de renforcer l’attractivité de l’Hexagone ?
Le gouvernement souhaite y croire et entend en tout cas accélérer la tendance en surfant notamment sur les conséquences du Brexit. En effet, plusieurs grandes entreprises doivent envisager de nouvelles stratégies d’implantations depuis la sortie du Royaume-Uni de l’espace communautaire. La concurrence des Pays-Bas, de l’Allemagne, du Danemark ou même de l’Irlande sur ce plan ne doit toutefois pas faire perdre de vue les faiblesses de la France en matière d’attractivité et les risques que les échéances de 2022 pourraient faire peser sur l’environnement d’investissement dans le pays.
C’est en tout cas l’objectif est poursuivi par le projet « Team France Invest » porté par les ministres de l’Industrie, des Territoires et du Commerce extérieur et de l’attractivité. Le but : accompagner les investisseurs vers des zones plus reculées que les grandes métropoles et la région parisienne et y soutenir l’emploi. Un objectif fondamental si les pouvoirs publics veulent vraiment diffuser la croissance dans toutes les régions du pays et éviter que les investissements étrangers n’aggravent des inégalités territoriales et sociales, encore plus mal reçues en période de crise.