L’équipementier automobile français Faurecia, désormais indépendant de PSA, aborde 2021 avec des résultats honorables
Le français Faurecia, groupe d’ingénierie et de production d’équipement automobiles, débute un nouveau chapitre de son existence émancipée de son actionnaire de référence PSA.
Le 8 mars prochain, PSA, devenu « Stellantis » suite à sa fusion avec Fiat Chrysler, va distribuer sa part de capital, soit 39% à l’ensemble des actionnaires de ce nouvel ensemble. C’est une nouvelle ère qui s’ouvre pour l’un des deux plus grands équipementiers automobiles spécialiste des pièces-clés de l’habitacle comme les sièges et les tableaux de bord, et d’éléments de motorisation qui voit sa part de capital flottant passer de 59,5% à 85%.
L’année 2020, une année de résistance face à la pandémie mondiale.
L’année 2020 a été rude pour beaucoup d’entreprises, et les résultats de 2020 de Faurecia suivent cette tendance, une perte nette de 379 millions d’euros et un chiffre d’affaires en recul de 20% à 14,7 milliard d’euros. Pour Faurecia, c’est une année en demi-teinte. Les six premiers mois de l’année ont été catastrophiques et le dernier semestre est marqué par une reprise qui a permis à l’entreprise de reprendre du poil de la bête. Le directeur général, Patrick Koller se félicite d’ailleurs de ces résultats : « Être capable d’être très légèrement positif en cash en 2020 démontre que Faurecia est en mesure de faire face à une baisse d’activité de 20 % ».
En disant adieu à son propriétaire unique, l’année 2021 s’annonce marquante pour Faurecia. Pendant ces six premiers mois de l’année, l’entreprise peut compter sur les quatre actionnaires de référence qui se sont engagés à conserver leurs actions six mois après les avoir reçues. Le directeur général est confiant et les actionnaires devraient eux garder leurs actions au-delà de ces six mois :« Exor nous voit comme un investissement financier. Ils cherchent de la rentabilité et nous vendrons au bon moment, pas au bout des six mois. Nous avons de bons échanges avec eux, cela se passera de manière collaborative. Les Peugeot viennent d’annoncer qu’ils resteront au capital , à nous de les convaincre d’investir davantage. La BPI et Dongfeng resteront aussi ». Le conseil d’administration est donc désormais composé de 80% de membres indépendants.
Des perspectives positives
Les capacités financières de l’entreprise ont été finalement relativement peu touchées par la crise, ses positions de trésorerie au 31 décembre 2020 étant supérieures de 800 millions d’euros à celles de 2019, soit 4,3 milliards d’euros. Cependant, le premier semestre de 2020 et le creusement de la dette ont montré les faiblesses de l’entreprise. Pour s’améliorer, elle s’est lancée dans un remaniement en abandonnant ses activités les moins rentables dans l’acoustique ou la décoration.
Malgré l’avenir incertain dû à la crise, l’entreprise a de l’ambition pour les prochaines années, comme l’exprime son patron : « Faurecia est de retour en matière de croissance, proclame son patron. Nous prévoyons une surperformance par rapport au marché de 5 % par an d’ici à 2025. Nous avons l’ambition de maintenir nos prises de commandes au moins au même niveau que l’an dernier [2020], soit 26 milliards d’euros, un record. Tout cela nous permet d’avoir une ambition forte pour 2025 : près de 25 milliards de chiffre d’affaires. »
L’entreprise fait également le pari de la mobilité hydrogène et espère un demi-milliard de commandes cette année, l’objectif étant de conforter le noyau d’actionnaire et d’en attirer de nouveaux. Cette pépite française semble voir l’avenir avec ambition, dans un secteur en pleine transformation.
AUDIO ▶ Automobile : "On voit 2021 comme une année de croissance", estime le directeur général de l’équipementier Faurecia
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— franceinfo (@franceinfo) February 22, 2021