Le vaccin Johnson & Johnson est le dernier-né des vaccins proposés pour combattre l’épidémie de Covid19, et a été recommandé récemment par un comité d’expert suite à des essais cliniques conduits sur plus de 43 000 personnes
Johnson & Johnson est à un vaccin à adénovirus utilisant comme support un autre virus peu virulent pour y ajouter les instructions d’une partie du Sars Cov-2 afin d’éduquer le système immunitaire à reconnaître cette protéine. Son fonctionnement est donc similaire à celui du vaccin AstraZeneca. C’est peut être surtout – et c’est là un point enthousiasmant pour de nombreux responsables de santé publique – le premier vaccin monodose à ce jour, mais cet avantage qui devrait faciliter le processus de vaccination n’est pas certain puisqu’il est probable qu’il nécessite des rappels au-delà de 3 mois. Pour Alexander Edwards, immunologue à l’université de Reading, effectuer des rappels fréquents serait de toute manière nécessaire à l’avenir si des variants apparaissent régulièrement. Une étude clinique a été entamée afin de tester l’efficacité d’une seconde dose. Quoi qu’il en soit, ce vaccin serait efficace à 66 % contre les formes symptomatiques du virus et ses variants et a démontré une efficacité de 85 % contre les formes les plus graves. Un niveau important comparable à celui des autres principaux vaccins utilisés.
La monodose : un espoir pour une vaccination plus efficace
Les Etats-Unis ont autorisé le 27 février en urgence la vaccination des personnes majeures avec le nouveau vaccin. Joe Biden a déclaré qu’il y avait “de la lumière au bout du tunnel, mais nous ne devons pas baisser notre garde maintenant ou penser que la victoire est inexorable ». En effet, la solution du vaccin à monodose serait une aubaine dans la lutte contre l’abstention au second tour des campagnes de vaccination qui voient leur participation passer de 90 % à la première injection à 70 % pour la seconde.
L’Union Européenne, quant à elle, a commandé 200 millions de doses du vaccin avec en option 200 millions supplémentaires. Suite à une répartition équitable entre les pays de l’UE, la France devrait recevoir 15 millions de doses, de quoi vacciner 22 % de la population d’ici début juillet. La ministre Agnès Pannier-Runacher a affirmé sur France 3 que “l’agence du médicament européenne est en train de passer en revue toutes les informations que lui a communiquées Johnson & Johnson pour pouvoir mettre sur le marché ce vaccin”. Pour l’Union européenne, les 200 millions de doses du nouveau vaccin s’ajouteront aux 500 millions de doses de Pfizer, 310 millions de Moderna et 300 millions d’AstraZeneca. La France devrait produire ces vaccins (à l’exception d’AstraZeneca) en autonomie, d’après la ministre chargée de l’Industrie, grâce à la mise à disposition d’usines de groupes n’ayant pas encore développé leur propre vaccin.