Le vendredi 19 février dernier, les Etats-Unis ont officiellement réintégré les Accords de Paris sur le Climat, initialement signés et ratifiés à la fin de l’année 2015 sous le mandat de Barack Obama. Quatre ans après le retrait par l’ancien président Donald Trump, ce retour est accueilli avec soulagement par la sphère internationale.
Joe Biden s’est engagé dès sa candidature à la Maison Blanche à réintégrer la première économie mondiale dans les Accords de Paris. Il a concrétisé sa promesse dès son investiture le 20 janvier dernier en signant un décret, et ce retour est effectif depuis le 19 février 2021.
Des objectifs ambitieux
Le président Joe Biden entend reprendre la lutte contre le changement climatique, largement stoppée à l’échelle fédérale aux Etats-Unis pendant la présidence de Donald Trump. Avec sa vice-présidente Kamala Harris, ils prévoient d’engager le pays dans un changement drastique : tracer la voie vers des émissions américaines nettes zéro d’ici 2050. Un plan très ambitieux car le pays est le second plus gros émetteur de CO2 après la Chine. Le président veut faire de son pays un leader et un modèle dans la lutte contre le changement climatique. Un positionnement qui tranche avec le mandat marqué par le climato-scepticisme de Donald Trump.
Le retour des Etats-Unis dans les Accords de Paris pour le climat est pour l’instant avant tout symbolique. Mais l’influence et la puissance de frappe du pays serait susceptible d’attirer des pays plus méfiants quant à l’efficacité des mesures mises en place dans le traité. Les Etats-Unis se lancent des objectifs très importants afin de tenter de modifier de manière concrète l’évolution du dérèglement climatique dans les prochaines décennies et afin d’agir durablement pour le climat, mais également dans le but de convaincre les autres pays les plus polluants de la nécessité de ce combat. Le deuxième plus gros pollueur mondial envisage ainsi une réduction de 50% de ses émissions d’ici à 2030, afin de limiter les effets du changement climatique. Un objectif élevé dont beaucoup d’experts doutent qu’il puisse être atteint.
Le président face au Congrès
Si le président Biden permet aux Etats-Unis de réintégrer les Accords de Paris, son pays a encore un long chemin à parcourir. Si pour la Maison Blanche, « il s’agit d’une crise existentielle mondiale, et nous en subirons tous les conséquences », ce discours et ces objectifs pourraient bien rencontrer des freins au niveau politique. En effet, si le président bénéficie d’un Congrès en majorité démocrate, il devra convaincre les élus des zones plus industrielles et notamment certains sénateurs démocrates (comme le sénateur démocrate Joe Manchin de Virginie Occidentale, un état encore très minier) de l’intérêt du « Green New Deal » pour tous dans un contexte de crise économique qui fragilise déjà de nombreux secteurs de l’industrie américaine.
Le retour des Etats-Unis dans les Accords de Paris pour le climat est toutefois vu comme un signe d’espoir pour les défenseurs de l’environnement. Si beaucoup souhaitent qu’un « Green New Deal » plus ambitieux soit élaboré par le président Joe Biden et son équipe, la neutralité carbone prévue pour 2050, la production neutre d’électricité pour 2035 et la réduction des émissions à hauteur de 50% pour 2030, sont autant d’objectifs censés permettre au pays de se positionner durablement sur le chemin de la lutte contre le changement climatique.