Le bloc indépendantiste conforte sa majorité au Parlement catalan
Les élections régionales en Catalogne, organisées ce dimanche 14 février, ont redonné une majorité en sièges encore renforcée au camp pro-indépendance, tout en rappelant les dissensions au sein même des partis politiques indépendantistes. Et, si ce bloc a conforté sa majorité avec 74 sièges obtenus sur les 135 du Parlement, la stratégie de Pedro Sánchez de placer Salvador Illa à la tête du Parti socialiste de Catalogne (PSC) pour en faire le parti majoritaire de ces élections, et potentiellement remporter la présidence de la région, n’a pas totalement échoué : le PSC a doublé son nombre de siège par rapport à 2017.
Il y a trois ans, la confrontation entre l’Etat central et la région catalane atteignait son apogée, avec la tenue d’un référendum d’autodétermination finalement rendu illégal par la Cour constitutionnelle du pays, la déclaration d’indépendance unilatérale, et les violences qui s’en sont suivies. Aujourd’hui cependant, le climat politique du pays s’est relativement apaisé, le gouvernement actuel étant plus ouvert aux discussions avec les forces indépendantistes, et l’absence d’une figure unifiant un front indépendantiste n’ayant pas permis de catalyser les volontés séparatistes catalanes.
Des élections au rythme de la crise sanitaire
Alors que les élections de 2017 avaient suscité un taux de participation de près de 80%, la moitié des catalans se sont abstenus de voter cette année. Et pour cause : la crise sanitaire a pu décourager plus d’un votant, la Catalogne étant fortement touchée par le coronavirus. En outre, le jour du scrutin avait initialement été repoussé au mois de mai avant qu’un tribunal n’oblige le gouvernement régional à organiser les élections à la date initialement prévues. Des heures de vote consacrées aux personnes fragiles et d’autres aux personnes en quarantaine ou positives au Covid ont donc été instaurées. Les campagnes électorales, tout comme l’organisation même des élections, ont ainsi été placées sous le signe de la crise sanitaire : c’est d’ailleurs Salvador Illa, l’ancien ministre de la Santé du gouvernement de Madrid et figure de la politique publique contre la Covid-19 auprès du grand public, qui a été choisi par Pedro Sánchez pour figurer en tête de liste du PSC.
S’il ne devrait pas pouvoir prétendre à la présidence à la région, le parti a tout de même pu doubler son nombre de sièges au Parlement par rapport au scrutin de 2017. Alors que Carles Puigdemont est toujours en exil en Belgique, et que 9 des anciens dirigeants indépendantistes sont toujours en prison, la question des alliances entre les partis indépendantistes se pose désormais, pour réussir à former un gouvernement en ces temps de crise sanitaire et économique.