Alstom annonce qu’il n’honorera pas le contrat de construction des nouveaux RER B
Jugeant que le contrat de renouvellement des RER “n’est pas viable”, le géant du ferroviaire Alstom annonce se retirer de l’offre de Bombardier Transport-CAF.
La livraison des premiers trains prévue en 2025 va être reportée de plusieurs années et le prix risque de croître de façon importante. Le contrat prévoyait l’achat de 146 nouveaux trains à destination de la ligne B du RER et l’autorité régionale Ile-de-France Mobilités avait conclu un accord à hauteur de 2,56 milliards d’euros. En raison des retards induits par les différents recours juridiques de la multinationale, la livraison avait accumulé des retards importants et le contrat avait été attribué par la RATP et la SNCF à CAF- Bombardier, nouvelle propriété d’Alstom.
La RATP et la SNCF font bloc pour contraindre Alstom de respecter son contrat
Afin de trouver une issue à la crise, Alstom, qui explique avoir découvert le contrat passé par le canadien Bombardier le 29 janvier, avait proposé un temps de réflexion au travers d’une médiation avec la SNCF, la RATP, et la région Ile-de-France. Cette tentative de gain de temps a été sèchement refusée par la RATP et la SNCF qui dans un communiqué expliquent qu’il est impossible de “renégocier l’offre ferme déposée” en raison des réglementations autour de la commande publique.
Alstom avait proposé d’écarter le constructeur espagnol CAF et suggérait également que l’offre proposée par CAF-Bombardier soit revue à la hausse d’un demi milliard d’euros. Les différents obstacles posés par Alstom ont au contraire été vus d’un mauvais oeil par la RATP et la SNCF qui prévoient d’entamer des recours juridiques pour contraindre Alstom d’honorer son contrat. Il faut désormais attendre qu’un nouvel appel d’offres soit réalisé et une bataille juridique risque de s’ouvrir entre les différents acteurs en présence.
Malgré les recours visant à retarder la signature du contrat ainsi que la proposition de médiation par Alstom, la RATP et la SNCF ont finalement décidé le 5 février de poursuivre la fourniture de nouvelles rames au groupement Bombardier-CAF. Rappelons que le RER B permet le transport de près d’un million de voyageurs par jour dans une région parisienne déjà sous tension en termes de transports publics. Dès lors, la Présidente de la région Ile-de-France a rappelé que Alstom devait tenir ses promesses et appelle à ce que les entreprises honorent le contrat afin de ne pas pénaliser les usagers du RER B et le contribuable francilien.