Le 22 janvier, le premier ministre Jean Castex annonçait lors du Comité Interministériel de la Mer (CIMER) les nouvelles orientations de la stratégie française pour le développement maritime. La fusion administrative entre les ports du Havre, de Rouen et de Paris (Haropa) a été confirmée pour le 1er juin prochain. Il faudra donc attendre encore quelques mois pour que le projet se dote d’une vision stratégique et soit opérationnel.
Pour finaliser les infrastructures déjà entamées, le gouvernement a octroyé au projet une enveloppe de 1,45 milliards d’euros. Il sera également question de réfléchir aux mesures fiscales qui permettraient de rendre plus attractives les zones industrialo-portuaires. Afin de reconquérir les parts de marché face à la concurrence internationale, les questions de fiscalité, stockage des marchandises et simplification des procédures sont centrales. L’objectif du gouvernement et des acteurs du secteur : redonner de la puissance au port du Havre et riposter face à la concurrence des principaux ports étrangers de la Mer du Nord : Rotterdam ou Anvers.
Aucun pays ne peut avoir d’ambition maritime sans une ambition portuaire.
En juin, les ports du Havre, de Rouen et de Paris fusionneront pour former #HAROPA.
→ Avec 1,45 milliard € mobilisés jusqu'en 2027, l'État doublera dans le même temps ses investissements sur ces 3 sites. pic.twitter.com/HLrYfQxCbN— Jean Castex (@JeanCASTEX) January 22, 2021
Un projet stratégique pour la relance
Au cours de l’année 2020, marquée par la crise sanitaire et le Brexit, le port du Havre a encore perdu des parts de marché, là où le port d’Anvers (Belgique) a lui battu le record de conteneurs traités (12 millions d’unités). Pour reconquérir des parts de marché, la nouvelle stratégie nationale portuaire s’est donnée quatre missions à horizon 2050 : porter de 60% à 80% la part du fret conteneurisé à destination et en provenance de la France, doubler le nombre d’emplois liés à l’activité portuaire, accroître de 30% la part des modes de transport massifiés et accompagner l’interopérabilité CCS.
Un conseil de surveillance de moins de 20 personnes comprenant des représentants de l’Etat, des collectivités et de salariés prendra la tête de cet ensemble. Les acteurs privés plaident de leur côté pour une intégration plus large au conseil de surveillance. Pour Christian Boulocher, président de Seine Port Union : « Les entreprises investissent dans les ports. Le secteur privé doit pouvoir être co-responsable de la réussite de la place portuaire ». Un débat sur la gouvernance qui n’éclipse cependant pas l’accord général des principales parties prenantes sur les objectifs de ce projet.