Fidèle à ses engagements écologiques, Joe Biden à peine entré en exercice a tenu sa promesse de campagne en décidant du blocage du projet d’oléoduc Keystone XL reliant la province d’Alberta au Canada et les raffineries du Golfe du Mexique aux Etats Unis. Cette décision a provoqué la colère des dirigeants canadiens, inquiets pour les milliers d’emplois menacés.
L’abandon du projet de pipeline reliant la province d’Alberta aux raffineries américaines s’inscrit dans une politique globale de déconstruction de la politique de Trump. En opposition totale avec son prédécesseur préférant privilégier l’économie sur l’écologie, le nouveau Président démocrate souhaite faire de l’Amérique un bon élève dans la lutte contre le réchauffement climatique. Réintégrant immédiatement l’accord de Paris dès son entrée en, fonction le 20 janvier dernier, le Président Biden s’est empressé de contacter le chef du Gouvernement canadien afin de lui faire part de sa volonté de tenir sa promesse de campagne de suspension du projet du pipeline Keystone.
A l’annonce de cette nouvelle, le Premier Ministre canadien Justin Trudeau a fait part de sa déception rappelant que le Canada est le premier fournisseur d’énergie des Etats Unis et contribue au soutien de milliers d’emplois de part et d’autre de la frontière. Jason Kenney, le Premier Ministre conservateur de la province de l’Alberta d’où est extrait le pétrole brut contenu dans les sables bitumineux a de son coté demandé une réponse forte et significative de la part d’Ottawa. Bien qu’étant à l’origine de la suppression de milliers d’emplois, l’arrêt de ce projet au coût estimé à 9 milliards de dollars aurait eu une empreinte climatique non négligeable comme l’ont signalé de nombreux militants écologistes.
Déconstruction du mandat de Trump
Le projet d’oléoduc lancé en 2008 avait d’abord été annulé une première fois par Barack Obama pour des considérations écologiques, avant d’être remis au goût du jour par Donald Trump compte tenu des bénéfices économiques d’un tel projet. Cette rupture, au delà de ses conséquences directes sur le projet d’oléoduc, s’inscrit dans la lignée des multiples revirements américains intervenant à chaque changement d’administration.
L’absence de continuité stratégique entre les différentes administrations successives pourrait bien refroidir certains proches partenaires des Etats Unis tant les objectifs poursuivis par démocrates et républicains divergent de plus en plus. La proximité de la vision politique de Justin Trudeau et Joe Biden sur de nombreux autres sujets devrait toutefois permettre à ce blocage de ne pas entacher les relations de bons voisinage qu’entretiennent les deux pays.